Bonté divine ! Note sur la bonté de Dieu chez Origène

L'impossibilité de comprendre le mystère de Dieu comme un mystère de bonté paternelle est étroitement liée à l'interdit posé par la raison moderne à toute conduite de Dieu sur l'histoire. Malgré la distance temporelle qui nous sépare d'Origène, sa pensée apparaît sur ce point d'une extraordinaire actualité pour répondre au désarroi de nos contemporains.

L’impossibilité de comprendre le mystère de Dieu comme un mystère de bonté paternelle, est étroitement liée à l’interdit posé par la raison moderne à toute conduite de Dieu sur l’histoire. Malgré la distance temporelle qui nous sépare d’Origène, sa pensée apparaît sur ce point d’une extraordinaire actualité pour tenter de répondre au désarroi de nos contemporains. Ce n’est pas sans de solides arguments que les chrétiens considèrent la parole « Dieu est Amour » comme le nec plus ultra de la révélation divine. Telle qu’elle se présente dans la première Épître de Jean (4, 8 ; 4, 16) cette affirmation est en effet étayée par une démonstration en bonne et due forme qui récapitule en une phrase l’intégralité du message évangélique : « En ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous ; Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par Lui » (4, 9). C’est bien tout l’agir de Dieu en faveur des hommes tel qu’il s’est manifesté dans le Christ, envoyé dans le monde « en expiation (hilasmos) de nos péchés » (4, 10), qui est énoncé ici. De la sorte, pour le croyant qui s’expérimente lui-même comme bénéficiaire de ce salut, la démonstration de Jean a tous les caractères d’une preuve : le dernier mot sur Dieu dans la révélation n’est pas d’abord une affirmation sur son être, mais un constat établi à partir de son agir, de ce que les Pères de l’Église appellent volontiers, à la suite de Paul, sa « philanthropie » (Tite 3, 4).

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