Des droits pour les animaux ?

Stratford CALDECOTT
L'écologie - Heureux les doux - n°107 Mai - Juin 1993 - Page n° 121

La seigneurie sur le cosmos confiée par Dieu à l'homme nous confère une responsabilité particulière vis-à -vis de la création. La nature est digne de respect et même d'amour parce que son existence a été voulue par Dieu, et voulue bonne. S'il y a une hiérarchie des êtres, le «droit» des créatures n'est pas autre chose que celui d'être aimées par l'homme comme Dieu lui-même les aime.

 

Beaucoup de partisans des «verts» pensent, à juste titre, que des masses d'animaux ont été maltraités par l'homme dans les derniers siècles. On les a découpés tout vifs, massacrés, forcés et mutilés pour des usages pouvant être aussi grossiers que les cosmétiques. On en conclut parfois que, pour les protéger, nous devons leur reconnaître des droits qui pourraient être défendus devant les tribunaux, dans leur intérêt. Comme, dans le passé, l'attribution de droits humains aux esclaves, la reconnaissance de certains droits aux animaux serait exigée par la croissance de la sensibilité humaine au cours de l'histoire. La torture des humains, pour certains motifs, était admise au temps de la reine Elizabeth. Elle ne l'est plus. La torture des animaux semble encore acceptable. Elle devrait bientôt ne plus l'être.

D'instinct, j'en suis d'accord. Mais où en est la tradition catholique ? Pour Thomas d'Aquin, les droits n'étaient qu'humains. Ils sont dus par une personne à une autre dans une législation donnée : la loi éternelle déterminant le droit naturel, et la loi humaine déterminant le droit positif. «La répartition des biens, par exemple, ne découle pas de la loi naturelle, mais du consentement humain, qui appartient au droit positif» (Somme de théologie, II° II'). Par définition, les animaux ne peuvent avoir de droits, car ce ne sont pas des personnes. Ils n'ont pas de volonté libre, pas de responsabilité morale. Ils ne participent pas, avec nous, à la direction du monde. Ils n'ont pas de droits parce qu'ils sont à la disposition de l'humanité.

À nos contemporains, cette formule semble autoriser les excès et pillages. Il est pourtant assuré que saint Thomas voulait que l'usage par [...]

 

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