La communion au concret (les évêques allemands sur le rôle des laïcs dans l'Église et dans le monde)

 

LE Synode extraordinaire de 1985 s'est saisi d'un maître-mot du second Concile du Vatican pour tenter à nouveau de l'enraciner dans la conscience ecclésiale : l'idée de l'Église comme communion (voir le Document final du .Synode, II, C). En effet, il ne s'agit pas là d'un concept théologique parmi d'autres, mais d'une idée directrice, qui a fait la dynamique du Concile, et que l'on perçoit à l'oeuvre dans l'ambiance de renouveau qui caractérise les années 60. Après vingt ans, beaucoup de cette dynamique et de cette ambiance s'est envolé. Les textes conciliaires ne sont plus familiers à beaucoup de monde, et le train-train ecclésial, malgré la bonne volonté des parties en présence, tient souvent un autre langage. Il était donc urgent qu'on fasse mémoire du Concile et de ses concepts directeurs. Mais le Document final du Synode de 1985 n'existe, lui aussi, que sur du papier, et ses suggestions doivent devenir pour l'Église expérience quotidienne. La catégorie de communion sert au Synode à décrire l'unité fondamentale de l'Église et la pluralité légitime qui y a lieu, et à distinguer celle-ci d'un vague pluralisme. Le Synode reconnaît en cette catégorie la tradition vivante des Églises d'Orient, et y voit la base de la collégialité épiscopale, telle qu'elle fut exposée à Vatican II. Un jeu de mots sert dans le Document final du Synode à rendre clair qu'il ne s'agit pas là seulement d'une description juridique des rapports des évêques entre eux et avec le pape, d'un partage et d'une limitation de compétences, la collegialitas effectiva, mais avant tout de l'affectus collegialis, qui est « l'âme de la collaboration entre évêques au plan régional...