L'onction des malades : sacrement de la vie donnée

R. P. Michel SALES
Mourir - n°2 Novembre - Décembre 1975 - Page n° 81

Signets

On ne meurt pas chacun pour soi, mais les uns pour les autres, Ou même les uns à la place des autres, qui sait ?  Georges Bernanos

La première page, 81, est jointe.

DANS sa Vie d’Augustin, Possidius raconte que si, par hasard, l'évêque d'Hippone « était demandé par des malades, afin de prier le Seigneur pour eux sur le moment et de leur imposer les mains, il s'y rendait sans retard ». Saint Augustin ne faisait en cela que perpétuer une pratique normale de l'Eglise qui, depuis l'origine, fait une obligation aux ministres chargés de la communauté de rendre visite aux croyants immobilisés par la maladie, pour leur apporter le secours de la foi et de la prière de l'Eglise, afin de les aider à vivre, dans leur épreuve, l'espérance de la résurrection de la chair inscrite dans la Confession de la Foi.

 

Ce souci des malades s'enracine dans l'attitude même du Christ tout au long de son ministère parmi les hommes. Jésus, en effet, guérit de nombreux malades souffrant de maux de toutes sortes et l'Evangile nous rapporte plusieurs récits de ces guérisons toujours interprétées, non comme les gestes d'un guérisseur banal, comme il s'en est toujours trouvé, mais comme les signes concrets et efficaces de la puissance du Sauveur, associés à la rémission des péchés et à la délivrance des esprits mauvais qui aliènent l'homme. Les Evangiles et les Actes nous montrent encore les Apôtres disposant du même pouvoir et de la même mission que leur maître, et l'on trouve dans l'évangile de Marc une précision très intéressante, que relèvera l'exposé du Concile de Trente sur le sacrement de l'extrême‑onction : envoyés en mission, nous dit l'évangéliste, les Douze « chassaient les démons » et « ils faisaient des onctions d'huile à beaucoup de malades et ils les guérissaient » (Marc 6,13).

 

Tel est le contexte dans lequel il convient d'aborder le sacrement de « l'extrême‑onction » que le Concile de Vatican Il suggère d'appeler, avec plus de justesse, « l'onction des malades », en insistant sur le fait qu'« elle n'est pas seulement le sacrement de ceux qui sont à toute extrémité », comme le croit une opinion encore trop commune. (p.81)

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