Signets
Mgr Guy GAUCHER
Bien sûr, ce n'est pas toute sainte Thérèse que l'on retrouve dans l'œuvre d'Alain Cavalier. Mais il faut prendre acte du succès du film, et du débat qu'il a suscité. Nous versons une pièce au dossier.
A propos du film Thérèse
IL faut d'abord préciser comment Main Cavalier a eu l'idée de réaliser ce film : une lecture fortuite des Derniers Entretiens l'a bouleversé et lui a imposé une vision de Thérèse, nouvelle et bien différente de celle qu'il avait pu en avoir durant les huit années qu'il avait lui-même passées chez les Maristes. Il y découvrit ainsi une jeune femme de très grande qualité humaine, tendue vers l'Amour. A ce titre déjà, l'entreprise de Cavalier est intéressante et significative, ne serait-ce que comme une étape de l'itinéraire de l'auteur. Il faut ensuite préciser que ce film relève d'un cinéma de grande classe dont les qualités sont incontestées. On objectera pourtant, à juste titre, que le film ne rend pas compte de toute la personnalité, de toute l'histoire et de toute la profondeur de Thérèse. Ce qui est parfaitement exact. Il faut cependant répondre que Cavalier n'a pas voulu, ni prétendu, faire un film religieux, ni même un film historique et linéaire. L'histoire est transposée, l'accent étant mis sur un itinéraire, ponctué par le Cantique des cantiques (1), sur la qualité de cette vie. On ne retrouve certes pas tous les temps forts de la vie de Thérèse : Cavalier souligne au contraire la simplicité de cette vie en mettant en valeur des objets insignifiants, ce qui reflète d'ailleurs fidèlement un des aspects de la vie carmélitaine, incarnée dans le réel, investissant l'Amour dans tous les actes de la vie quotidienne, aussi petits soient-ils. Car à travers ces détails transparaissent la passion, la force et l'humour de Thérèse. Sa folie d'aimer la Folie d'Amour du Dieu-Trinité.