Cardinal GODFRIED DANNEELS
Baptème et ordre - L'un et l'autre sacerdoce
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n°128
Novembre - Décembre
1996 - Page n° 85
Les profondes modifications liturgiques apportées par Vatican II permettent une plus grande participation des fidèles et une meilleure compréhension des symboles. Cependant, l'homme ne peut prendre possession de la liturgie, sous peine de la dénaturer et d'en faire une pure activité humaine, une « autocélébration » de la communauté. La liturgie sert d'abord à rendre présents les mystères de l'histoire du salut, les paroles et les actes du Christ, et par elle l'homme doit retrouver cette attitude contemplative qui seule permet de recevoir les dons de Dieu dans toute leur plénitude.
Il est sans doute difficile d'imaginer, si on ne l'a pas vu soimême, combien la pratique liturgique a changé en moins d'un demi-siècle. On ne se rend plus compte aujourd'hui de l'évolution des trente dernières années, tant la nouvelle liturgie est, pratiquement partout, acceptée comme allant de soi. Ceci est sans doute satisfaisant, mais est-ce que pour autant les intentions du Concile ont été respectées ? Il est peut-être temps de faire le point.
En un demi-siècle, la relation entre le prêtre et le peuple dans la liturgie a complètement changé. Ce changement s'est répercuté sur la façon dont nous concevons la relation entre le sacré et le profane, entre l'Église et le monde. Avant les réformes liturgiques, il y avait une distance entre le prêtre et les fidèles, qui était matérialisée par l'architecture des églises : l'autel orienté vers l'Est, le choeur réservé aux prêtres et séparé de l'assemblée par la table de communion. Et, ce qui est plus contestable, la célébration était souvent en parallèle : d'un côté le prêtre célèbre la liturgie de l'Église, de l'autre le peuple se livre à des dévotions privées. L'usage du latin y était évidemment pour quelque chose.
C'est ainsi que la liturgie en était venue à être considérée comme intouchable, régie par des rubriques à accomplir dans l'obéissance et le respect. Elle était donnée une fois pour toutes, et le bon liturgiste était celui qui célébrait correctement. Quant au peuple, il assistait, bien sûr, mais ne prenait que peu de part, voire aucune part, à la liturgie proprement dite. [...]
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