Le mystère le plus difficile à croire

M. Vincent CARRAUD
Henri de Lubac: L'Eglise dans l'histoire - n°199 Septembre - Octobre 2008 - Page n° 67

Les premières pages de Catholicisme contiennent une affirmation étonnante, d'autant plus qu'elle n'est fondée sur aucune autorité patristique ou médiévale : celle selon laquelle le mystère de l'église, en ce qu'il manifeste l'union du divin et du « trop humain », serait plus profond et plus difficile à croire que le mystère du Christ. Cette thèse originale suffit à montrer que la tâche essentielle de l'ecclésiologie consiste à penser l'unité de ce corps qu'est l'église. À la mémoire de Jean Albert

 

«Mystère de l’Église, plus profond encore s’il est possible, plus “difficile à croire” que le Mystère du Christ, comme celui-ci déjà était plus difficile à croire que le Mystère de Dieu ». C’est à cette phrase de Catholicisme1, à cette seule phrase, que je voudrais être attentif aujourd’hui. Elle se trouve dans le chap. II de l’ouvrage, plus précisément dans la partie du chapitre qui figure sous le titre courant « Église et corps mystique ». Cependant je ne m’intéresserai pas directement à la notion de corps mystique, dont les études proliféraient depuis une décennie au moment où fut publié Catholicisme2 – et dont Corpus mysticum révolutionnera l’approche. Cette phrase n’a, à ma connaissance, jamais étonné personne, si du moins l’on en juge à la fois par les comptes rendus de l’ouvrage faits à l’époque3 et par les [...]
 

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1. Je cite Catholicisme. Les aspects sociaux du dogme dans l’édition des OEuvres complètes du cardinal Henri de Lubac, t. VII (désormais OC VII), éd. par Michel Sales avec la coll. de M.-B. Mesnet, 2003 (la citation se trouve pp. 48-49) ; cette édition reproduit la 7e éd. (1983). 

2. Voir Yves Congar, L’Église de saint Augustin à l’époque moderne, Cerf, 1970, rééd. 2007, p. 464 : « Il est paru, dans les années 1920-1925 autant d’articles sur le Corps mystique que dans les vingt années précédentes ; il est paru, en 1930-1935, cinq fois plus qu’en 1920-1925 ; le sommet a été atteint en 1937 ». 

3. Voir par exemple les comptes rendus dus au P. Congar parus dans la Revue des sciences philosophiques et théologiques : pour l’année 1938. Celui de Catholicisme et pour l’année 1953 celui de Méditation sur l’Église, repris in Sainte Église. Études et approches ecclésiologiques, Cerf, 1964, pp. 510-512 et 619.


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