Croire en la résurrection ou la logique de l’amour

Jésus, dans l’Évangile selon saint Jean, affirme avoir le pouvoir de « donner » sa vie et le pouvoir de la « reprendre ». L’étonnant n’est pas que Jésus ait pu ressusciter, mais bien qu’il ait pu mourir, lui qui est la Vie en personne. C’est donc dans sa manière de mourir en donnant sa vie qu’il faut chercher la clef de sa résurrection et de la logique de vie qu’elle entraîne désormais pour nous.

Ce n’est pas n’importe quel dieu aujourd’hui qui peut encore nous sauver, mais – quand partout grandit et s’étend sur le monde l’ombre de la mort – Celui-là qui est le Vivant. M. Henry, C’est moi la Vérité

De même que tout ce qui est visible se donne à voir dans la lumière mais laisse entière l’énigme de ce qu’est la lumière, de même le monde nous donne à contempler des vivants, mais ne sait que renvoyer dans le mythe ou dans l’inaccessible le mystère de la vie. Au mieux, l’humanité la relègue en arrière, parmi les investigations scientifi ques sur les improbables métamorphoses des acides aminés ou les explorations des sondes martiennes et des radiotélescopes qui s’efforcent de remonter le temps en scrutant les confins de l’univers. Mais lorsque saint Jean affirme que « la Vie s’est manifestée » ou qu’elle est « apparue » (1 Jean1, 2), il énonce bien autre chose qu’un truisme (puisque nous existons, il a bien fallu que la vie apparaisse, que les vivants soient issus d’autres vivants et que tous ensemble remontent à des proto-vivants) : il expose en une formule synthétique l’inouï du message chrétien. Ce que nous affirmons, c’est que la Vie en personne (et non un vivant parmi d’autres) s’est manifestée, et qu’il a été donné à des hommes qui en sont devenus les témoins d’« entendre, voir, contempler et toucher » (1 Jean 1, 1) le Verbe de vie. [...]