Les Rogations

La célébration catholique des rogations apparaît très tôt dans l’Église, procédant des rites de supplication antiques pour obtenir de bonnes récoltes. Pratiquées jusqu’à nos jours avec une volonté de l’Église de les actualiser, les rogations s’inscrivent davantage aujourd’hui dans le folklore.

Protéger les récoltes contre la colère des dieux est un souci majeur de tous les peuples et dans toutes les cultures. C’est une préoccupation existentielle qui implique la survie des populations.

Le mot latin rogatio signifie prière, supplication. Les rogations sont un rite de pénitence, destiné à attirer la bénédiction de Dieu sur les fruits de la terre et détourner les « châtiments » que mériteraient les hommes pour les fautes dont ils seraient coupables¹. La liturgie romaine les inscrit dans son calendrier le 25 avril et les trois jours qui précèdent la fête de l’Ascension. Le déroulement de l’année liturgique est rythmé par les saisons et la prière publique de l’Église prend en compte les soucis, quelques fois prosaïques, des fidèles.

1. Histoire

Dans l’Antiquité, le clergé et le peuple sollicitent les dieux, chaque année au printemps, afi n d’obtenir de bonnes récoltes et éloigner les malédictions. À Rome, se rencontrent deux types de célébration : les processions extérieures et les prières organisées dans les temples. Parmi ces processions, la plus importante est la procession ambarvalia (autour des champs) célébrée le 25 avril, elle se rend au pont Milvius et s’achève par le sacrifice d’un chien ou d’un mouton. Une autre procession a lieu le 14 ou le 17 mars. Les prières romaines sont les feriae messis, vendemiales et sementinae au cours desquelles les prêtres implorent la bénédiction divine sur les trois saisons de récolte : la moisson en juin, les vendanges en septembre et les semailles et la récolte des olives en décembre. [...]

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1. R. LESAGE, Dictionnaire pratique de liturgie romaine, Paris, 1952.