L’histoire au service de l’esprit : les « Sources franciscaines »

La publication récente des « Sources franciscaines », offre un grand intérêt scientifique et spirituel : s’y révèle un visage de François plus complexe qu’on ne le croyait ; le rapport entre l’ordre des Frères mineurs et leur fondateur est saisi avec beaucoup de justesse. Enfin se dégage très nettement l’engagement de François en faveur de la paix sociale, fondé sur le lien fraternel qui relie l’ensemble des créatures, signe distinctif de la spiritualité franciscaine.

François d’Assise (1181-1226) était un homme d’une exceptionnelle sainteté, dont le rayonnement personnel fut et est aujourd’hui encore considérable. Il est aussi le fondateur de la Fraternité mineure¹ et, durant la première décennie d’existence de celle-ci, lui et ses frères ont forgé l’une des plus remarquables spiritualités de toute l’histoire de l’Église. Ces deux composantes indissociables du franciscanisme : la figure charismatique du petit Pauvre² et la spiritualité attachée à son nom ne sont accessibles que par le biais des écrits de François, de ses « Vies » médiévales et des souvenirs, témoignages et documents juridiques concernant sa personne et son Ordre. Les sources franciscaines – expression par laquelle on désigne cet ensemble de textes – sont donc doublement  précieuses. Elles sont aussi disparates, d’inégales valeurs et, pendant plus d’un siècle, ont posé de complexes difficultés d’identifi cation et de datation. On a donné le nom de « question franciscaine » au réseau de problèmes historiques et philologiques relatifs à l’origine, à l’authenticité et aux interdépendances existant entre les diverses sources biographiques de François rédigées aux XIIIe et XIVe siècles.

Un dossier particulièrement ardu

Les sources franciscaines ne nous sont pas parvenues en l’état. La plupart d’entre elles n’ont été retrouvées que dans la seconde moitié du XIXe ou au XXe siècle [...]
 

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1. La dénomination officielle des religieux franciscains est : « Frères mineurs ». En latin, le mot « minor » est un comparatif, qui signifie « plus petit ». 

2. « Poverello » (« petit Pauvre » en français) est le surnom couramment donné à François d’Assise.