L’expérience de l’Assemblée Spéciale du Synode des évêques pour le Moyen-Orient (Rome, 10-24 octobre 2010)

Initiative inédite dans l’histoire de l’Église, ce Synode a permis, grâce à la prière et au travail communs, de dégager une exigence de conversion personnelle et collective pour rendre possibles la réconciliation et la communion entre les communautés, assortie de 44 propositions concrètes afin de traduire dans la pratique les nouvelles orientations.

« La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avaient un seul coeur et une seule âme. » (Actes 4, 32)

La situation des chrétiens du Moyen-Orient est complexe et diversifi ée. Leur nombre diminue notablement car ils font face à des difficultés et à des tensions parfois graves. Le dernier massacre perpétré dans l’Église de Notre-Dame du Bon Secours à Bagdad en est l’illustration la plus dramatique. Dans un tel contexte, il était apparu  nécessaire et même urgent d’apporter notre soutien en tant que pasteurs en menant une réflexion d’ensemble. Le Saint-Père, lors de ses récents voyages au Moyen-Orient (Turquie, 2006 ; Jordanie-Israël-Palestine, 2009 ; Chypre, 2010), s’est mis à l’écoute de toutes ces nécessités et souffrances. Il a entendu le désir des chefs des Églises du Moyen-Orient de se réunir ensemble pour prier, se connaître, parler des problèmes communs de leurs fidèles et  tenter de trouver des solutions.

Lors d’une rencontre avec le Conseil des Patriarches Catholiques d’Orient (CPCO), à Castel Gandolfo, le 19  septembre 2009, le Pape s’est adressé aux chefs des Églises du Moyen-Orient pour leur annoncer l’Assemblée Spéciale du Synode des Évêques pour le Moyen-Orient. Il lançait ainsi une initiative inédite dans l’histoire de l’Église : réunir tous les évêques catholiques du Moyen-Orient dont la plupart appartiennent aux Églises orientales sui juris. Une image utilisée par Jean-Paul II aide à illustrer la situation. L’Église, dit-il, doit respirer par ses deux poumons, l’Occident et l’Orient, preuve de l’importance des Églises d’Orient, sans lesquelles le Corps du Christ ne peut être considéré comme entier. [...]