Le clergé et la nation en guerre

Dans les nations en guerre, le clergé s’engage nettement et sans hésitation pour soutenir l’effort collectif. La patrie et l’Église vont de pair dans ce qui est vécu comme une juste guerre. Un grand soutien est apporté aux soldats blessés ainsi qu’aux populations, aux réfugiés comme aux occupés. 

Lorsque la guerre éclate en août 1914, dans chaque pays l’unanimité se fait pour soutenir son gouvernement et son armée dans la lutte contre un adversaire perçu comme seul responsable du conflit. Alors qu’un pacifi sme catholique s’était élaboré dans la seconde moitié du XIXe siècle, nulle trace de contestation ou d’appel à la négociation aussi bien en France qu’en Allemagne : à « l’Union sacrée » des Français répond la « Burgfrieden » des Allemands. La défense de la Nation attaquée s’impose à tous¹. Et l’ancien président du conseil Louis Barthou s’écrie en 1916 : « Il n’y a plus de distinctions politiques, il n’y a plus de confessions religieuses, il n’y a plus de luttes de classes² ». Quelle est l’attitude du clergé (évêques, prêtres, religieux et religieuses) durant ces années difficiles ? Une même ferveur englobant Dieu et la Patrie, les appels du pape, chef suprême des catholiques, en faveur du rétablissement de la paix, sont-ils compris ? Quel rôle le clergé a-t-il joué auprès des populations ? [...]
 

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1. S’il y eut en France, en Angleterre ou en Allemagne, des manifestations contre la guerre, elles ne mettaient pas en cause le gouvernement du pays qui aurait tout fait pour éviter la guerre, et en rejetaient la responsabilité sur l’adversaire. 

2. Stéphane AUDOIN-ROUZEAU et Jean-Jacques BECKER (dir.), Encyclopédie de la Grande Guerre, réed. 2012, tome I, p. 274.