La Grande Guerre des religieuses

Victimes des combats et des occupations, les religieuses ont participé à l’effort de  guerre, par la prière, les soins aux blessés, l’hospitalité offerte aux réfugiés et le soutien de leur voisinage. Le caractère mondial du conflit s’ajoutant aux conséquences de la politique laïciste française d’avant-guerre a modifié leur existence.

Si le rôle des femmes pendant la Première Guerre mondiale a fait l’objet d’études nombreuses et si l’on en est venu à penser que le confl it a contribué à leur émancipation, on s’est peu penché sur le cas des religieuses. Ces dernières ont pourtant subi le sort commun. Victimes des combats et des rigueurs des occupations, elles ont participé à l’effort de guerre, par la prière, mais aussi par le soin accordé aux blessés, l’hospitalité offerte aux réfugiés et un soutien multiforme dispensé aux gens du voisinage.

Leur manière de vivre fut différente de ce qu’elle avait été au cours des guerres précédentes, du fait du caractère mondial du conflit et à cause des changements qu’avait enregistrés la vie religieuse dans la décennie précédente et dont la politique menée en France était à l’origine.

 Une vie religieuse recomposée

La mise en application des lois de 1901 et de 1904 avait provoqué le départ de France, partiel ou total, des membres de nombreuses congrégations féminines, de celles qui ne disposaient pas de l’autorisation et de celles dont l’apostolat se rattachait à l’enseignement.

Dans la mesure du possible, les supérieures majeures les avaient envoyées dans des pays proches, renforçant les maisons qu’elles y possédaient déjà ou achetant des propriétés pour les y installer. [...]

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