Aldino CAZZAGO
Notre Père VI, délivre-nous
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n°268
Mars - Avril
2020 - Page n° 101
Le thème du mal, présent ou futur, entre toujours comme un élément de rupture dans la relation de l’homme avec Dieu, relation qui semble trouver sa restauration dans la perfection de la justice de Dieu. Thérèse de Lisieux a montré au contraire que c’est grâce à la miséricorde de Dieu qu’il est possible de regarder aussi toutes les autres perfections divines, y compris la justice. Cette miséricorde éternelle lui est révélée comme « un amour prévoyant » qui protège et le préserve du mal et du péché.
Les deux visages du mal
Demander à Dieu le Père d’être délivrés du mal comme le font les chrétiens est le signe le plus éloquent de l’importance de la question du mal et du malin dans leur vie. Simone Weil a remarqué que « le mot “Père” a commencé la prière, le mot “mal” la termine1 ». Dans leur prière les chrétiens ont été précédés par le Christ lui-même quand, au cours de la dernière Cène, il ne demanda pas à son Père de retirer du monde ses disciples mais de les garder du Malin (voir Jean 17, 15).
Le mal dont les chrétiens demandent à Dieu d’être préservés ou délivrés se présente généralement sous deux visages : celui du mal qui pourrait à l’avenir investir et assujettir leur vie et celui du mal qu’euxmêmes
dans le présent et le passé ont effectivement fait et pour lequel ils demandent pardon.
La seconde conception du mal risque fortement d’offrir une image fausse du rapport de l’homme à Dieu parce qu’elle fait du premier un sujet, l’homme, qui bien qu’il soit autonome se voit contraint de recourir à l’aide de Dieu seulement parce qu’il est incapable d’une auto-libération et du second un sujet, Dieu, qui entre en action seulement après que l’homme a fait le mal et ne sait pas comment s’en libérer pour retrouver la vérité de sa propre vie. Dans cette situation on pourrait en venir à déduire que le Dieu juste est devenu aussi miséricordieux seulement parce que l’homme ayant fait le mal invoque son aide.
Ces réflexions introductives avaient simplement pour objet d’esquisser le rapport homme-Dieu en ce qui concerne le problème du mal. Comme nous le verrons dans les pages qui suivent, la vie et les écrits de Thérèse de Lisieux2 proposent une manière significative et originale de concevoir et de vivre la demande universelle de délivrance du mal. [...]
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1 S. Weil, Attente de Dieu, Paris, Fayard, 1969.
2 Pour tous les textes de Thérèse nous faisons référence à : Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, OEuvres complètes, Cerf – Desclée de Brouwer, 2004. L’italique dans les textes de Thérèse est toujours présent
dans le texte original. Nous préciserons toutes les fois où il est ajouté. Désormais, la référence à la page de cette édition figurera directement dans le texte.
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