De Paul VI à Jean-Paul II

La succession de Paul VI a été vécue par le monde comme un stupéfiant fait-divers, puis comme un fait politique signi-ficatif. Reste à l'Eglise à la comprendre comme d'évidentes marques de la Providence, et à y répondre.

EN notre monde sécularisé, le Pape fait recette ! Faut-il s'étonner du paradoxe ou tenter de le comprendre ? Ces mois derniers, divers déplacements en France, à Rome, en Amérique Latine, comme au coeur de l'Europe Centrale, m'ont procuré de nombreux contacts. Inlassablement interviewé à la radio, à la télévision, dans les quotidiens comme dans les périodiques, et en diverses conférences ou tables rondes, à Paris comme en province, il m'a fallu répondre à de nombreuses interrogations sur Rome, le Pape et l'Eglise. Une constante m'est apparue à travers les informations reçues .et les questions posées : partout dans l'univers, sauf dans l'immense Chine et la petite Albanie, et bien au-delà des frontières de l'Eglise catholique et des diverses confessions chrétiennes, le monde s'est intéressé à la mort du Pape et au choix de son successeur. On peut vraiment parler à ce sujet d'une conscience planétaire : un milliard d'hommes n'ont-ils pas participé, grâce au petit écran, à la messe inaugurale du ministère papal de Jean-Paul Ier, place Saint-Pierre, le-dimanche 3 septembre 1978 ? Et ils étaient plus nombreux encore, le 22 octobre, pour Jean-Paul II. Par-delà reines et rois, chefs d'Etat et de gouvernement, ministres envoyés en mission spéciale au Vatican, cardinaux au sortir du Conclave et pré-lats en délégation, c'est bien l'immense foule bigarrée et anonyme qui s'est retrouvée comme par connivence, solidaire d'un événement spirituel, à l'échelle du monde.
J'y vois pour ma part un signe et un symbole, une attente et une espérance. Le monde est las de ses divisions, et, par-delà ses querelles intestines et ses idéologies antagonistes, il aspire, du plus profond de lui-même, à son unité, une unité qui dépasse les clivages politiques comme les oppositions économiques, et se situe au niveau du spirituel.
COMME tous les responsables, Paul VI avait été, de son vivant, et de la part de ceux qui avaient vocation de l'entendre, contesté. Sa voix, pourtant, et plus encore son exemple, avaient porté, bien au-delà de ce que le chro-niqueur superficiel avait pu imaginer. Le monde n'a pas oublié son engagement désintéressé au service des grandes causes de l'humanité. L'encyclique ...
 

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