L'expérience hollandaise

L'expérience hollandaise

Voici un article d'un style assez inhabituel dans Communio. Il s'agit d'une version très abrégée d'une étude beaucoup plus vaste et docu-mentée sur l'évolution du catholicisme hollandais au cours de ces quinze dernières années. Il s'en dégage une conclusion massive et, au premier abord, négative : les raisons mêmes de l'expansion du catholicisme aux Pays Bas sont devenues ce qu'il faut avoir le courage d'appeler — quelque sympathie qu'inspirent les recherches positives — les instruments d'une dissolution (au moins tendancielle). Pourquoi ce renversement ? Parce que le cléricalisme survit au clergé, et que les institutions peuvent s'accommoder de l'idéologie de leur destruction, pourvu que s'en empare une nouvelle caste dominante, à demi sacerdotale, coupée à la fois de l'autorité épiscopale qui la subit et de la « base » qui la suit de loin. Ce qui arrive aux autres peut aussi nous menacer. C'est à un examen lucide de notre propre situation (qui n'est bien sûr pas enracinée dans la même histoire) que nous invite cette étude aussi passionnée que sérieuse.

AU cours des années soixante, le catholicisme hollandais a été au centre de l'actualité internationale. L'Église des Pays-Bas était devenue un des points de mire de la grande presse, catholique ou non; des agences de voyage la présentèrent même comme une attraction touristique (1) ! Mais pour comprendre la situation propre du catholicisme hollandais dans les années soixante, il est nécessaire de connaître la situation qui fut la sienne dans la première moitié du vingtième siècle.

L'ÉDIFICATION DU CATHOLICISME HOLLANDAIS (1919 - 1960)
Consolidation de l'émancipation
L'évolution de l'église catholique en Hollande après la première guerre mon-diale fut, dans ses grandes lignes, parallèle à celle des autres pays européens.

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