François ROULEAU
Résurrection de la chair
-
n°87
Janvier - Février
1990 - Page n° 76
La politique de Gorbatchev, exprimée par le mot perestroïka, suscite des interprétations contradictoires. Il semble s'agir d'un processus de réformes déclenché d'en haut, et qui peut aller loin, au risque de déraper, mais d'un dérapage contrôlé : le parti garde le monopole du pouvoir et il n'y aura de libéralisation authentique lorsqu'il sera vraiment partagé.
Qui ne parle aujourd'hui de la perestroïka, de ses vastes projets et de ses grands succès ? Le mot est sur toutes les lèvres car il a été - et il est toujours - l'objet d'une campagne publicitaire fort réussie, surtout en Occident. Cependant la réussite médiatique éclatante, loin de lever les ambiguïtés de la perestroïka, semble plutôt les multiplier, si bien que dans les médias les interprétations de l'entreprise de Gorbatchev sont diverses et même contradictoires. Certains présentent cette « restructuration » comme une heureuse surprise qui est en train de transformer le système soviétique totalitaire en démocratie: la chenille soviétique se métamorphose sous nos yeux en papillon! En revanche, d'autres commentateurs moins enthousiastes font remarquer que chaque nouveau Secrétaire général du P.C. soviétique a dû façonner un nouveau parti: l'opération n'a pas toujours été menée avec la brutalité de Staline, mais tous l'ont faite et Gorbatchev la réalise sous nos yeux.
Pour mettre un peu d'ordre dans ce débat actuel sur M. Gorbatchev et sa politique, on peut commencer par bien distinguer les trois interprétations que l'on donne le plus souvent de la perestroïka :
Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter ce numéro ou vous abonner pour recevoir tous les numéros!
Titre | Prix HT € | TVA % | Prix TTC | Action |
---|---|---|---|---|
Résurrection de la chair - pdf | 7.84€ | 2.10% | 8.00€ | Ajouter au panier |