La victoire de Mapubi (la vie, la lumière) sur Nyemb (la mort, les ténèbres) ou encore Le parti pris de Dieu pour la vie.

À travers un conte traditionnel se dessine la sollicitude du Dieu africain qui se met du côté de l'homme et défend la vie contre les pouvoirs magiques de la mort. Mais avec le mystère de l'Incarnation, le Dieu de la Bible entre réellement dans l'histoire, dans un engagement total où, par sa propre mort, le Christ assure à la vie sa victoire définitive.

Le Message du Synode des évêques sur l'Afrique, publié le 5 mai 1994, fait cette constatation : « Le continent (africain) est à feu et à sang en bien des endroits. Les cris des populations du Rwanda, du Soudan, de l'Angola, du Liberia, de Sierra Leone, de la Somalie, et de la partie centrale de l'Afrique, nous déchirent le coeur. (...) Tant de nos frères et soeurs de nombreux pays du continent sont exilés à cause de la dictature et des violences de toutes sortes, et sont empêchés de mettre leurs talents au service de leurs peuples dans la justice, la tranquillité et la paix. »

Le problème qui s'est posé à nous, en écho à celui de ce Synode sur l'Afrique est celui-ci : « Dans un continent saturé de mauvaises nouvelles, comment le message chrétien est-il " Bonne Nouvelle " (...) ? Au milieu d'un désespoir qui envahit tout, où sont l'espérance et l'optimisme qu'apporte l'Évan-gile' ? » La réponse globale, fondamentale à cette question n'est-elle pas que l'Africain prenne de nouveau pour modèle, pour paradigme, la sollicitude de son Dieu pour l'homme, ce Dieu qui s'est manifesté réellement dans le Dieu chrétien, luttant avec lui, à ses côtés, contre la mort, dans le concret de l'histoire ?

À cet effet, il nous est venu en mémoire le conte qui suit. Il est extrait d'une collection de contes centrés pour la plupart sur Dieu, qui ont été recueillis auprès des élèves de Terminales A4 et D du collège Saint-Coeur de Marie à Mbalmayo au Came-roun, en vue du cours de catéchèse que nous avons assuré durant l'année scolaire 1994-1995 dans cet établissement. [...]