n°42 La femme Juillet - Aout 1982*


Jean-Luc Marion : Le présent de l'homme

Problématique

France Quéré : Les femmes des évangiles

Quel statut est reconnu aux femmes dans les évangiles ? Au-delà des modèles habituels et rivaux d'interprétation, une évidence s'impose : leur privilège tient en ce qu'elles ont, avant les disciples, l'intelligence et la foi – l'intelligence de la foi.

Claudie Lavaud : Le différend de l'homme et de la femme

Parce que la différence entre l'homme et la femme ne se réduit pas à la différence sexuelle de la nature, mais implique tout le rapport des personnes, elle devient le lieu et le moyen de la révélation même de Dieu.

Hans-Urs von Balthasar : De la haute dignité de la femme

Le couple que la femme forme avec l'homme reçoit, dans la Révélation, une telle dignité qu'il devient le modèle de la manifestation de Dieu en personne – de l'Alliance d'abord, de la Rédemption ensuite, de la Trinité enfin.

Intégration

Marguerite Léna : De l'éducation des filles

L'éducation spécifiquement féminine n'engage pas seulement la condition de la femme, mais aussi, comme toujours, quand il s'agit d'éducation, la condition humaine en tant que telle.

Bernard Ibal : L'élection symbolique

Ce n'est pas tant la différence entre le genre masculin et le genre féminin qui donne, en soi, une image de Dieu, que l'amour entre tel homme et telle femme.

Georges Chantraine, s.j. : La femme sans l'Esprit : un aspect de la pensée de Luther

Réduite à sa dimension biologique par Luther, la féminité devient impropre à toute symbolique théolo-gique – de la Création (Ève), de la Rédemption (Marie), de la vie concrète (l'Église).

Attestations

Ysabel de Andia : Encore le mystère d'Ève

Essentiellement, la femme se nomme Eve, la vivante. Et toute vie, en ce monde, passe par elle, même et surtout dans l'apparente stérilité.

Dom Jean Leclerq, o.s.b. : La femme dans la théologie monastique au Moyen Age

De plein droit, la femme intervient dans la pensée monastique médiévale, parce qu'elle y est saisie à partir de son rôle dans l'histoire du salut, du salut de tous.

John A.T. Robinson: « Dieu est aussi bien notre mère que notre père » Julienne de Norwich

Une femme a bénéficié de la révélation de l'amour absolument compréhensif et inconditionnel de Dieu, en son temps et pour le nôtre.

Dominique Poirot, o.c.d.: L'union avec Dieu

L'expérience des mystiques (Jean de la Croix, Thérèse d'Avila) ne transpose pas l'amour charnel ; c'est au contraire elle qui peut donner à notre temps la chance de retrouver le sens profond de l'union des époux.

Signet

Jean-Yves Lacoste: L'altération : l'autre histoire

En entrant dans l'histoire et en se pliant à l'humilité du fait, la Résurrection l'élève à elle-même et permet à l'Eglise de vivre, dans l'Esprit, une nouvelle manière d'être dans l'histoire.

Le présent de l'homme

Jean-Luc Marion

Laissons à présent l'éternel féminin. Et constatons qu'à l'évidence, prendre la parole quant à la femme n'a rien d'aisé, ni même de légitime. Cette difficulté a plusieurs motifs. Nous en recensons du moins facilement certains.

Contradictions

Et d'abord, pourquoi consacrer une réflexion à la femme ? Sans doute parce qu'on la découvre irréductible à l'homme, vir. Mais justement, et sans préjuger en rien de la nature de cet irréductible féminin, pourquoi postuler que l'étrangeté — voire l'aberration — revienne à l'un seulement des deux termes de la possible comparaison, la femme ? Pourquoi ne pas s'interroger sur la spécificité du mâle, cas finalement fort problématique (lui aussi) de l'espèce humaine ? Pourquoi, en un mot, le neutre (supposé) « homme » s'offre-t-il à discussion à propos de féminité, et, comme par hasard, pas à propos de la masculinité ? La réponse s'impose, grossière mais inévitable : parce que le mâle confisque d'emblée et définitivement l'apparente neutralité de l'« homme », en sorte que la féminité apparaît comme variation ou altération du modèle unique de référence, l'« homme » comme mâle. L'intérêt pour « la femme » devient l'indice, violemment revendicatif (de la part des femmes) ou/et de commisération coupable (de la part des mâles), d'une marginalisation théorique et radicale de la féminité, toujours en charge de justifier son appartenance à l'humanité. Humanité évidemment comprise par avance à partir des accidents essentiels (et douteux) du mâle (puissance économique, autonomie juridique, libertinage amoureux, etc.). Ainsi, consacrer une publication à la femme marque sans doute autant de naïveté (au second degré, car se prétendant critique) que d'ignorer cette même femme, érigée en « problème ». [...]

 

Un sacrement distinct du baptême

Georges Chantraine

Le sacrement de la confirmation soulève bien des questions, qui ne passionnent pas toutes l'intérêt : quelle en est la « forme » ? quels en sont les effets ? quel en est le ministre ? à quel âge l'administrer ? – Mais d'abord: quel en est le fondement scripturaire ? C'est la question la plus épineuse.

On peut admettre, comme le fait le fr. J.-Ph. Revel dans son article, qu'il n'y aurait pratiquement aucun fondement scripturaire à la confirmation,  tout en professant qu'elle est bien un sacrement, l'un des sept que l'Église reconnaît comme tels. Serait-ce donc là de la part de l'Église abus de pouvoir, manque de soumission à la Parole divine ? Cette question, ou plutôt cette protestation, qui est celle de la Réforme, déborde, remarquons-le, le cas de ce seul sacrement : elle s'étend à l'ordre, à la pénitence, au mariage et à l'onction des malades, puisque, selon les Réformateurs, l'Ecriture n'atteste pour aucun d'eux un signe lié à une parole de promesse, ce par quoi se reconnaît un sacrement.

II faudrait cependant s'entendre. Pourquoi, dès lors, le « lavement des pieds » n'est-il pas reconnu comme sacrement ? Ne comporte-t-il pas, dans l'Evangile, un geste lié à une parole de promesse ?. – Parce que la protestation signalée joue, en réalité, contre la Tradition. Mais, en voulant la purifier, elle la suppose encore, plus qu'elle n'en avait l'intention. [...]

 

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Jean-Yves Lacoste: L'altération : l'autre histoire

En entrant dans l'histoire et en se pliant à l'humilité du fait, la Résurrection l'élève à elle-même et permet à l'Eglise de vivre, dans l'Esprit, une nouvelle manière d'être dans l'histoire.


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