Nos enfants adoptés : un don de Dieu

Hervé ET MARIE-CLOTILDE SEURAT
La Communion des Saints - n°75 Janvier - Février 1988 - Page n° 121

Un couple stérile raconte comment la découverte de l'amour paternel de Dieu l'a conduit à accepter l'impossibilité de procréer et à choisir d'adopter des enfants, non pour combler un manque, mais pour leur transmettre cette vie reçue de Dieu.

Communio : Hervé et Marie-Clotilde, vous êtes mariés depuis dix ans et vous êtes ce que l'on appelle un couple stérile. Pouvez-vous nous dire comment s'est passée pour vous la découverte de la stérilité de votre couple ?

M.-C. : Nous avons appris très rapidement après notre mariage que nous ne pouvions pas avoir d'enfant, à cause de la stérilité de mon mari. Deux possibilités se présentaient alors : l'insémination artificielle avec le sperme d'un autre homme que mon mari, ou l'adoption.

Après réflexion, la première solution m'est apparue contraire à notre mariage, car elle aurait rompu le dessein commun de notre couple ; je veux dire que sa stérilité était aussi la mienne. Je sentais que je lui aurais été infidèle en acceptant l'insémination artificielle hétérologue, c'est-à-dire en acceptant d'être féconde par la fécondité d'un autre homme que lui. Cela m'apparaissait un peu comme un adultère. De plus, je pense que cela aurait introduit dans notre famille un mensonge, dans la mesure où il doit être difficile de dire la vérité à l'enfant ainsi conçu et à l'entourage.

Ayant écarté cette première solution, nous avons commencé les démarches auprès de la DDAS pour adopter un enfant. C'était prendre un chemin long et hasardeux, car le fait d'entreprendre des démarches pour adopter n'assure pas qu'un enfant soit effectivement confié au couple demandeur. Mais après tout, la possibilité de concevoir un enfant de sa chair n'assure pas qu'il y ait effectivement une naissance.

Ce choix révèle, autant qu'un désir d'enfant, une certaine conception de la vie. Car enfin, tous les couples stériles ne choisissent pas d'adopter l'enfant d'un autre.

M.-C. : En effet, notre choix a été profondément influencé par notre conversion à la foi catholique ; même si je suis personnellement issue d'une famille catholique pratiquante, nous avons redécouvert la foi à travers notre Église locale, et nous avons entrepris dans notre paroisse une démarche néocatéchuménale [Le chemin néocatéchuménal est un mouvement d'Église qui existe depuis une vingtaine d'années sur les cinq continents. Intégré à la pastorale de la paroisse, il «se propose d'aider les baptisés à comprendre, apprécier et soutenir l'inestimable chance du sacrement du baptême au moyen d'un itinéraire d'évangélisation, de catéchèse et de participation à la vie liturgique, progressif et intensif en quelque sorte se réfère à l'ancien catéchuménat» (Jean-Paul II, 16 mars 1980).].

Ainsi, le motif essentiel qui m'a poussée à vouloir adopter un enfant, ce n'a pas été le désir de combler un manque créé par l'impossibilité de concevoir un enfant. Mais, ayant trouvé la vie dans le christianisme, j'avais le désir de donner cette vie. Sans l'expérience radicale de l'amour de Dieu que j'ai faite dans le christianisme, je sais que je n'aurais pas eu la force d'adopter. J'aurais été incapable de prendre un tel engagement vis à vis d'un enfant.[...]

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