Des missionnaires d’Asie dans la Grand Guerre

Paul CHRISTOPHE
L'Eglise et la Grande Guerre - n°227 Mai - Aout 2013 - Page n° 119

Pour défendre la France, 200 prêtres des Missions étrangères de Paris retraversèrent le monde, laissant, non sans regret, leur apostolat asiatique. Un peu plus de cent séminaristes de la rue du Bac furent aussi mobilisés. Aumôniers ou brancardiers, ils payèrent un lourd tribut : cinquante furent tués, d’autres virent leur santé trop ébranlée pour reprendre la mission. Pour ceux qui étaient restés en Asie, la tâche fut rude mais elle fit prendre conscience de la nécessité de former un clergé indigène.

 

 

 

 

 

 

 

Les Missions étrangères de Paris

Casimir Dézavelle a fait 15 000 km pour venir servir la France et, arrivé au dépôt de Troyes, il se dit vexé de n’être pas attendu en ce mois d’octobre 1914, et de ne même pas disposer d’un lit pour sa première nuit au cantonnement. Il reconnaît cependant que sa tenue « exotique » ne passait pas inaperçue et qu’en raison de sa barbe imposante le bruit courait en ville qu’un Russe – sans doute un pope – venait d’arriver.

Il confie ces réactions pleines d’humour au père Bernat. L’un et l’autre appartiennent à la Société des Missions étrangères de Paris (MEP), fondée en 1658 par François Pallu et Pierre Lambert de la Motte. Le père Bernat, ancien de la Mission du Siam, est en charge des militaires au séminaire des MEP, 128, rue du Bac, à Paris. Le père Casimir Dézavelle est l’un des quelque 200 missionnaires des MEP, qui doivent quitter leur champ d’apostolat en Asie, pour répondre à l’appel de la mobilisation.

La Société des MEP n’est pas un ordre religieux : elle est une Société de prêtres séculiers, reconnue « autorisée » par un arrêté du Conseil d’État en mai 1901. Suivant leur âge et leur situation militaire personnelle, ses missionnaires se trouvent dans la même condition que les autres membres du clergé face à l’appel sous les drapeaux, mis à part leur éloignement et l’éventualité d’une mobilisation sur place.

Ils sont tenus d’obéir à la loi française de même que le clergé des paroisses. À leur retour en France, ils vont être, comme les autres prêtres, soit versés dans les unités combattantes (les plus jeunes conformément à la loi militaire de [...]

 

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