Au Viêt-nam : martyre d'une Église

POUR comprendre la situation de l'Église au Viêt-nam, il faut nécessairement se situer dans le cadre qui délimite la société vietnamienne, telle que l'ont formée les forces révolutionnaires après leur victoire du printemps 1975 ; en entrant triomphalement dans Saigon, le lermai 1975, les troupes du régime communiste, au pouvoir dans le Nord du Viêt-nam depuis 1954, ont unifié par la force les deux Viêt- nams, qui comme les deux Corrées et les deux Allemagnes avaient leur indépendance garantie pour un traité international (1954), reconnu par toutes les grandes puissances. L'unification du Viêt-nam, objectif bon en soi, s'est accomplie cependant contre la volonté de la grande majorité de la population qui ne voulait pas passer sous la domination d'un régime totalitaire comme celui qui gouvernait le Nord du pays. Ce qui arriva cependant en 1975, avec les résultats négatifs qu'aujourd'hui même les soutiens candides (ou coupables) des révolutionnaires vietnamiens sont obligés d'admettre devant l'évidence.

Depuis 1975, le Viêt-nam est entré lui aussi dans « l'éternité communiste ». Ainsi s'est réalisée la prophétie de Soljénitsyne (à laquelle, en 1975, bien peu croyaient) : « Il ne se passera pas. beaucoup de temps avant que tout le Viêt-nam, toute l'Indochine ne devienne un nouveau Goulag». En fait, toutes les nouvelles qui arrivent du Viêt-nam sont, depuis des années, décidément négatives avec une monotonie embarrassante pour qui doit écrire sur ce sujet : production agricole en baisse, situation économique en état de faillite, famine et continuelle réduction du niveau de vie, dictature du Parti communiste, sévère contrôle politique de la population, camps de rééducation pour les prisonniers politiques par milliers, fuite hors du pays des boat people (désormais plus de deux millions depuis 1975), soumission à l'U.R.S.S....

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