M. Olivier BOULNOIS
Dieu est amour
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n°181
Septembre - Décembre
2005 - Page n° 5
Née en 1975, la rédaction francophone de Communio a trente ans. Voilà un tiers de siècle, une poignée de jeunes étudiants laïcs et d’éminents théologiens se réunissait pour fonder une rédaction autonome, de langue française, au sein de la confédération internationale des revues catholiques Communio. La revue ne cherchait pas à défendre une thèse, une école de pensée ou un groupe de personnes. Son objectif était clair : rechercher, au coeur de la pensée et de la culture contemporaines, la vérité la plus profonde, sans se retrancher derrière aucun bastion ; poursuivre le devoir d’intelligence de la foi sans esquiver les questions posées par l’époque et sans abdiquer devant les idéologies ; revenir au centre, confesser l’amour de Dieu et la communion trinitaire, modèle et source de toute communion humaine.
Pendant toutes ces années, la revue a-t-elle été pleinement fidèle à ces ambitions ? Certainement pas. Comme chacun de nous, elle a manqué, ici, d’intelligence, ou là, de charité. L’ivraie s’est sûrement mêlée au bon grain. Il n’empêche qu’elle a poursuivi le même but, et qu’elle n’y renonce toujours pas. Il n’empêche aussi qu’elle a duré beaucoup plus longtemps que nous ne l’aurions espéré – et craint.
Nous le savons, « l’ivraie sera liée en bottes que l’on fera brûler » (Matthieu 13, 30). Mais il est trop tôt pour faire le tri, et ce n’est pas à nous de l’opérer. Il faut attendre le temps de la moisson. Nous savons seulement que le feu dévorera tout ce qui est vanité.
Aujourd’hui comme il y a trente ans, un jugement est nécessaire. Les œuvres de l’homme le rapprochent-elles du Royaume de Dieu ? Personne, à Communio pas plus qu’ailleurs, n’oserait l’affirmer. Les progrès de la culture humaine, qui accroissent sa domination sur la nature, n’accélèrent pas nécessairement son accès à la liberté et au bonheur. Le monde n’est ni plus ni moins dans la douleur de l’enfantement qu’il y a trente ans. Il l’est autrement.
La question n’est plus de savoir sur quel modèle social (marxiste ou non) l’homme doit construire son avenir, mais de savoir si l’homme a un avenir. La question n’est plus de savoir si le christianisme doit ou non se faire invisible pour être admis par les non-croyants, mais si le christianisme est encore capable de proclamer une bonne nouvelle à ceux qui ne l’ont pas entendue. La question n’est plus de savoir comment le christianisme peut dialoguer avec les cultures du monde, mais comment se faire entendre distinctement dans la cacophonie mondialisée. En un mot, la question n’est plus de savoir si le christianisme va mourir, mais comment l’humanité pourrait vivre.
La revue Communio s’est efforcée de faire oeuvre de discernement. Mais Communio aussi sera jugée sur ses actes. « Quant aux cieux et à la terre présents, la même parole les tient en réserve pour le feu. [...] Les cieux passeront dans un sifflement, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre et les oeuvres qu’elle contient seront mises à jour » (2 Pierre 3, 7 et 12). Nous sommes dans le grand tri. La paille s’en ira en fumée. Ce qui est solide restera. L’épreuve du feu montrera si l’oeuvre a été bâtie sur le Christ.
Si elle servait à la glorification personnelle de ses auteurs et rédacteurs, si elle n’était pas là pour reconduire à la vérité, mais pour la dissimuler, il vaudrait mieux qu’elle disparaisse. L’avenir absolu ne dépend pas de nous. Mais le futur proche dépend de nos lecteurs et abonnés. Car c’est vous qui nous jugez. C’est vous qui permettrez à Communio de vivre, si vous estimez que nous ne sommes pas totalement inutiles.
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