La sécularisation est-elle finie ?

R. P. Thierry-Dominique HUMBRECHT
Dieu est amour - n°181 Septembre - Décembre 2005 - Page n° 171

La question est celle de savoir si la sécularisation est une page qui est en train de se tourner ou si, au contraire, elle est le premier tome d'une oeuvre ; si elle s'oppose au christianisme ou bien en est l'issue nécessaire et spécifique ; si les domaines qui sont les siens, philosophique, théologique et ecclésial lui assurent un avenir ; ou bien si le retour du religieux et la nouvelle évangélisation lui assignent une place toujours instable et relative, plus large et plus étroite à la fois.

 

On parle du « retour du religieux » et de la « fin de la sécularisation ». Peut-être est-ce là prouver le mouvement en marchant et provoquer l’événement en parlant ainsi de lui ; peut-être est-ce également percevoir quelques signes des temps. Il convient de s’interroger sur le fait et les perspectives de ces évolutions. 

La sécularisation est-elle finie ? « Fini » peut avoir deux sens : 1) ce qui est terminé et même dépassé ; 2) ce qui a atteint sa fin, est achevé, conduit à sa perfection et, de ce fait, désormais à l’oeuvre. La question est celle de savoir si, oui ou non, la sécularisation est une page qui est en train de se tourner, voire si le livre est déjà fermé. Elle est aussi celle de savoir si, au contraire, la sécularisation est le premier tome d’une oeuvre, si elle semble inclure ce qui lui fait suite et qui semble dépendre d’elle ; si elle s’oppose au christianisme ou bien en est l’issue nécessaire et spécifique ; si elle est un retrait de la religion ou bien un transfert de son contenu1. [...]
 

Pour lire la suite de cet article, vous pouvez télécharger gratuitement ce numéro, acheter la version papier ou vous abonner pour recevoir tous les numéros!

 


1. Après Karl Löwith ou Carl Schmitt, Blumenberg est le penseur qui a récemment renouvelé la problématique de la sécularisation. Hans BlumenbergLa légitimité des temps modernes, « Bibliothèque de Philosophie », Paris, Gallimard, 1999. Une excellente thèse est parue à son sujet : Jean-Claude Monod, La querelle de la sécularisation. Théologie politique et philosophies de l’histoire de Hegel à Blumenberg, « Problèmes et controverses », Paris, Vrin, 2002 ; p. 23, pour l’exposé de la distinction du retrait et du transfert.


Revue papier

Prix HT €* TVA % Prix TTC* Stock
15.67€ 2.10% 16.00€ 16

Revue numérique

Titre Prix HT € TVA % Prix TTC Action
Dieu est amour - pdf Gratuit pour tout le monde Télécharger