Le temps hors du monde
Depuis la Résurrection tout mythe se retourne contre la mythologie, puisque l'accomplissement surpasse toute imagination. Comme l'espace, le temps lui-même se laisse reprendre dans l'achèvement trinitaire du Christ.
DEPUIS le débat sur la démythologisation déclenché par Bultmann dans les années 50 et au début des années 60, le problème des rapports du mythe et de l'histoire a sensiblement évolué. L'on ne parle plus simplement du mythe comme d'un mode dépassé de la pensée et de la représentation qui n'aurait convenu qu'à l'enfance de l'humanité. L'on ne peut plus assimiler hâtivement « mythe » et « image d'un monde à trois étages », selon laquelle le « ciel » est une sorte de scène supraterrestre – image du monde incontestablement dépassée, de fait. Des penseurs de l'importance de K. Jaspers, E. Bloch, P. Ricœur
L. Kolakowski, ont chacun à sa manière insisté, comme le romantisme l'avait fait déjà au siècle précédent, sur le droit de cité et l'actualité persistante du mythe. C.G. Jung a appuyé ce droit dans la perspective de la psychologie des profondeurs. Le mythe, ici et là, représente une possibilité permanente de l'homme, et au fond la seule possibilité, quand il s'agit d'exprimer en images la dimension de la transcendance (1). Le mythe continue, selon la formule de Ricœur, à nous donner à penser....
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