Jésus a-t-il voulu l'onction des malades?

Mgr Kazimierz ROMANIUK
Le sacrement des malades - n°55 Septembre - Octobre 1984 - Page n° 11

Problématique

Dans le Nouveau Testament, le rite est appliqué aux malades pour les guérir. Faut-il le comprendre littéralement, ou en un sens métaphorique et eschatologique? Il semble bien que l'un n'exclue pas l'autre.

La première page, 11, et la dernière, 20, sont jointes.

LES onctions dont parle la Bible étaient habituellement, sinon exclusivement, faites avec de l'huile d'olive. Toute la signification du rite de l'onction dépend du sens, surtout métaphorique, de l'huile et de l'olive. La richesse de ce sens résulte de l'utilisation fréquente de l'huile dans la vie quotidienne du Proche-Orient.

La symbolique de l'huile et de l'olivier dans le Proche-Orient

L'huile, outre le blé et le vin, est l'un des principaux produits alimentaires dont Dieu nourrit son peuple (Deutéronome Il, 14). On oint le corps d'huile (Amos 6, 6; Esther 2, 12), on purifie et on refait les muscles (Ezéchiel 16, 9), on soigne les blessures (Isaïe l, 6), et on entretient la flamme de la lampe (Exode 27, 20). En raison de son utilité multiple, l'huile exprimait la bénédiction divine (Deutéronome 7, 13; Jérémie 31, 12), (p.11)

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(p.20)

expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions aux malades et les guérissaient. Ils avaient reçu des indications de Jésus pour cette mission. Mais il n'y a là aucune trace du sacrement.

Pourquoi l'ont-ils fait, alors? Beaucoup de théologiens pensent que les paroles de Jésus qui leur demandait de le faire ont été omises, pour faire plus bref. Mais le récit de l'envoi en mission n'est pas si court, et les indications de Jésus entrent dans les détails. D'autres pensent que Jésus n'a pas voulu mentionner en termes propres l'onction des malades. Leur tâche était contenue dans leur mission même, et c'est ainsi que les apôtres l'auraient eux-mêmes comprise. Mais on peut redire ici ce qu'on a dit plus haut: Jésus ne considérait pas comme superflu de donner aussi des indications qui allaient de soi. Pourquoi alors a-t-il négligé de parler d'oindre les malades? '

On peut en voir une raison dans son désir de ne pas permettre que les apôtres soient pris pour des guérisseurs. Leur mission ne consiste pas à guérir les maladies du corps. Un tel malentendu aurait pu se produire, s'il leur avait donné expressément l'ordre d'oindre les malades.

D'autres sont d'avis que les apôtres ont tout simplement fait ce que Jésus faisait avec les malades. Cette idée, en soit possible, n'est pourtant pas vraisemblable. Le Nouveau Testament ne contient en effet pas un seul texte permettant de conclure que Jésus pratiquait de telles onctions.

D'autres encore pensent que Jacques se serait contenté de reprendre une tradition qui n'avait pas commencé avec Jésus et les apôtres. Il faudrait en ce sens remonter jusqu'à l'Ancien Testament, dans lequel le Lévitique prescrit d'oindre les lépreux et de prier pour eux (14, 10 s.). On trouve des traces de cette onction dans le judéo-christianisme [[ Cf. Ps. Clem. Recog. 1. 44 s.: Hippolyte, Philosophoumena. IX. 15; Epiphane, Haer. 19. 1. 6. ]]. Cette explication est sans doute la plus vraisemblable. Ni Jésus, ni Marc, ni Jacques n'ont introduit ce rite . Il s'agit là d'un antique usage, répandu dans tout le Proche-Orient. Il n'est pas exclu que Jésus ait lié à ce rite une prière. Et par la suite, ce rite devint sacrement.

L'onction d'huile d'olive manifestait déjà , avant le Christ, une intention particulière de Dieu envers qui la recevait.

Mgr Kazimierz ROMANIUK

 


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