n°57 Le jugement dernier Janvier - Février 1985*


Le jugement dernier effraie, pour de mauvaises raisons. Ou bien nous imaginons une catastrophe cosmique, ou bien nous appelons ainsi toutes nos angoisses et notre haine de nous-mêmes. En fait, le Jugement de Dieu est ce qui nous libère. D'abord parce qu'il nous révèle qui nous sommes - ce que nul homme, pas même nous, ne peut nous dire. Ensuite parce que le Christ nous aime et nous pardonne, même si, en cette épreuve de vérité, notre coeur nous condamne.

Sur le même thème, vous apprécierez aussi: Le Christ juge et sauveur (2009); Imaginer les fins dernières (2018).

Page Titre Auteur(s)
4 II reviendra dans la gloire Claude BRUAIRE
6 Pour juger les vivants et les morts Gustave MARTELET
8 Les jugements de Dieu dans l'Apocalypse Hans Urs VON BALTHASAR
17 L'espérance de la venue définitive de Jésus-Christ dans la gloire Walter KASPER
34 Les deux parousies du Transpercé Ysabel de ANDIA
48 Un jugement qui libère Thomas LANGAN
54 La plus petite des trois théologales* Georges CHANTRAINE
62 Dieu me jugera Henri HUDE
76 Le dernier jour, au jour le jour Sandro MAGGIOLINI
88 Flannery O'Connor et le Pharisien chrétien Stephen MADDUX
104 Saint Vincent Ferrier « l'ange du Jugement » Philippe NIERDERLENDER
114 La place de saint Paul dans l'oeuvre du salut Adrienne VON SPEYR
122 La joie de la Croix Cardinal BERNARDIN GANTIN

Claude Bruaire II reviendra dans la gloire

Gustave Martelet, s.j. : Pour juger les vivants et les morts

Avec sa descente aux enfers, le jugement des vivants et des morts par le Christ semble être un des articles du Credo les plus discrédités aux yeux du croyant irréfléchi que nous risquons toujours d'être ou de devenir, à quelque moment de notre vie, sur un point plus ou moins important de la foi.

Problématique

Hans-Urs von Balthasar : Les jugements de Dieu dans l'Apocalypse

Les scènes de jugement de l'Apocalypse sont à la fois une reprise de l'Evangile (avec sa miséricorde, mais aussi avec ses menaces et ses malédictions) et son interprétation par les apôtres, héritière de bien des aspects des visions de l'Ancien Testament (dont la réalité propre n'implique nullement qu'elles décrivent des événements de l'histoire du monde).

Walter Kasper : L'espérance du retour glorieux.

Le débat récent pour savoir si le jugement de l’individu à sa mort reste distinct du jugement dernier, s’il faut admettre un état intermédiaire, si ce délai relève du temps ou de l’éternité, aboutit en fait, malgré la polémique, à un accord assez large : l’eschatologie doit se soumettre au modèle exclusif d’une interprétation christologique, et dans les jugements, il s’agit toujours et seulement de manifester ce qui était dissimulé mais delà réel dans le Christ.

Ysabel de Andia : Les deux parousies du Transpercé

La vision du transpercé appelle les hommes à la conversion avant qu’il ne soit trop tard. En tournant leurs regards vers la seconde parousie, elle révèle le Nom divin : « Celui qui est, qui était, et, qui vient ».

Thomas Langan:  Un jugement qui libère

Le jugement dernier n'est pas à craindre, mais à espérer; plus, il nous permet de tout espérer, en étant l'ultime et absolue libération qui fait de nous, éternellement, des vivants.

Intégration

Georges Chantraine, s.j. : La plus petite des trois théologales

Espérer, c’est accueillir l’espérance même de Dieu ; aussi l’espérance chrétienne est-elle la qualité de l’amour (ce qui implique qu’on ne peut penser vraiment le péché, qui est séparation d’avec Dieu, sans l’Enfer, qui est abandon).

Henri Hude Dieu me jugera

Malgré les excès du juridisme, le jugement reste une exigence de la raison - car c’est dans la raison que se joue la liberté de la conscience -, mais aussi, paradoxalement, une exigence de la charité - car mon amour imparfait requiert d’être mesuré à l’amour parfait.

Mgr Sandro Maggiolini : Le dernier Jour, au jour le jour

La culture contemporaine a voulu évacuer la notion d’eschatologie, au profit de nouvelles représentations qui n’en sont souvent que le substitut pervers et dérisoire. Mais par l’Église, où toute vocation tend à la rencontre définitive avec le Christ, et par les sacrements, le sens chrétien de l’homme s’avère bien être l’anticipation et la préparation à l’eschatologie, qui seule peut orienter notre vie.

Attestations

Stephen Maddux : Flannery O'Connor et le pharisien chrétien

Le Pharisien de la parabole n'est pas condamné parce qu'il est en fait moins vertueux qu'il ne le dit, mais parce qu'il n'a pas compris qu'il lui faudra se déposséder jusque de sa vertu pour rencontrer Dieu. C'est ce qu'illustre l'écrivain américain Flannery O'Connor dans sa nouvelle : « Révélation », avec le personnage si convenable de Ruby Turpin.

Philippe Niederlender : Saint Vincent Ferrier : "L'ange du jugement"

Un personnage déroutant, voire franchement gênant, dans une époque affolée par la crainte de la fin du monde, tel nous apparaît Vincent Ferrier. Mais, parce qu'il était aussi un saint, il a su orienter les angoisses de son époque vers une conversion authentique à Dieu : sa prédication souligne inlassablement la possibilité du repentir, ses miracles montrent que le jugement de Dieu n'est pas réservé à un futur calculable, mais dès maintenant présent - comme miséricorde.

Signets

Adrienne von Speyr : La place de saint Paul dans l'oeuvre du salut

Des commentaires d'Adrienne von Speyr, le lecteur français connaît celui du prophète Elie et une partie de celui de l'Evangile selon saint Jean.  L'extrait, présenté ci-dessous, appartient au commentaire de l'Epître aux Ephésiens, dont la traduction est annoncée pour 1987.

Cardinal Bernardin Gantin : La joie de la Croix

Ce texte est celui d’une homélie prononcée à Rome le 6 octobre 1984 à la retraite organisée par le renouveau charismatique.

Il reviendra dans la gloire

Claude Bruaire

Pourquoi la venue parousiaque du Christ aurait-elle le Jugement dernier pour effet et pour but ? On comprend, certes, une nécessaire  «simultanéité» puisque le retour en gloire achève l'Histoire, fin des temps, et que le jugement divin est dès lors sans lendemain, sans pourvoi ni remise possibles. Mais la parole de la foi dit tout autre chose : le Christ reviendra pour juger ultimement tous les hommes de tous les temps. Dès lors, la parousie n'a ni son acte ni son sens sans le jugement qu'elle sera.

Comment le comprendre ? L'ultime jugement, au bilan définitif de l'Histoire, ne peut-il s'opérer par nécessité et toutepuissance, hors le retour en gloire qui ne lui doit rien, et qui se passe d'une sorte de manifestation de prestige toute gratuite ? Question implicite en nos représentations qui réduisent aussitôt la gloire du retour à la solennelle majesté du Juge revenant des délibérations pour prononcer un verdict sans appel. Imagerie étrange du pouvoir judiciaire exercé dans l'apparat de ses honneurs et qui semble bien la dérision de Dieu. Mais alors, pourquoi le retour en gloire ? Et nous voici en demeure de connaître la justice de Dieu, qui n'est point la nôtre puisqu'elle n'a son commencement que par la rédemption du Christ.

Rédemption par la Croix et la toute-puissance de la résurrection. Rédemption absolument gracieuse qui, par là-même, nous révèle un secret de Dieu qui a nom miséricorde de l'amour infini. Le Christ en gloire, gloire qui est vérité du sacrifice, fait justice miséricordieuse aux hommes, par défaite de la mort, rançon du péché. Mais, du même coup, Dieu s'y révèle dans sa vie éternelle, s'il est vrai que le Fils est venu faire pour nous ce qu'il est, sans nous, en la gloire trinitaire. Ce qui signifie qu'il n'est confirmé par l'Esprit, réaffirmé absolument en son être monogène, que dans la mesure sans mesure où il se rend au Père qui se donne sans réserve en son Fruit éternel. [...]

 

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Adrienne von Speyr : La place de saint Paul dans l'oeuvre du salut

Des commentaires d'Adrienne von Speyr, le lecteur français connaît celui du prophète Elie et une partie de celui de l'Evangile selon saint Jean.  L'extrait, présenté ci-dessous, appartient au commentaire de l'Epître aux Ephésiens, dont la traduction est annoncée pour 1987.

Cardinal Bernardin Gantin : La joie de la Croix

Ce texte est celui d’une homélie prononcée à Rome le 6 octobre 1984 à la retraite organisée par le renouveau charismatique.


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