Si quelqu’un... d’Engelbert Mveng, Un chemin de croix africain

Le chemin de croix du Jésuite camerounais, Engelbert Mweng, qui prend la forme de poèmes, peut être considéré comme conforme à la tradition de l'église, dans la mesure où il tire son inspiration de l'écriture sainte. Mais en introduisant la culture et la vie africaines dans sa méditation, le Père Mweng fait œuvre originale, dans le sillage des pionniers de l'inculturation dans le monde noir. Par là même s'affirme l'universalité du message chrétien.

Vulgarisé aux XIVe et XVe siècles par les franciscains pour permettre aux chrétiens qui ne pouvaient se rendre en Terre sainte d’accomplir la même démarche de foi que les pèlerins, le chemin de croix date en réalité du début du IVe siècle. Depuis lors, les chrétiens n’ont cessé de méditer les jours et heures qui ont précédé la mort du Christ, modifiant, au gré de leur sensibilité, de leur spiritualité, de leur culture, cet exercice spirituel. On peut donc s’interroger sur les raisons qui ont pu déterminer Engelbert Mveng, jésuite camerounais (1930-1995), à élaborer à son tour un nouveau chemin de croix, avec la parution en 1962 de Si quelqu’un...  Outre le fait qu’il prenne la forme d’un recueil de poèmes, quelles sont les innovations que celui-ci a apportées par rapport au chemin de croix traditionnel? Et quel peut être le sens de ces innovations ? [...]