Thomas More consolateur des affligés

Réputé pour son humour et son charisme de réconfort, Thomas More a d'abord médité la béatitude du Christ, qui réconforte les affligés et afflige les « confortables ». Il a ensuite agi pour la mettre en oeuvre. Il l'a vécue enfin dans son martyre.

Dans son dernier écrit, interrompu par le martyre, More appelle Gerson « l'homme qui avec une extrême douceur manie la conscience affligée», la touche et traite avec doigté, et s'il le faut lui applique un onguent lénitif. More lui-même était vu par les siens comme le consolateur des affligés ; le charisme est illustré par l'anecdote suivante :

« Sur le chemin de l'échafaud, le mardi matin 6 juillet 1535, il fut abordé par un citoyen de Winchester qui avait été amené plusieurs années auparavant au chancelier d'Angleterre, et guéri, par ses Conseils et ses prières, d'une « très grave tentation de désespoir ». Un entretien périodique avec More l'immunisait contre la rechute : le désespoir reprit de plus belle lorsque les murs de la Tour empêchèrent ces consultations. Apprenant que le prisonnier était condamné, et sortirait pour être exécuté, il accourut à Londres, se plaça sur le trajet entre la Tour et l'échafaud, fendit le cordon de police en s'écriant : « Me reconnaissez-vous, maître More ? Aidez-moi, je vous en prie, car la tentation que vous connaissez est revenue et je ne puis m'en dégager ». More lui répond : « Je te reconnais très bien. Va, prie pour moi, et je prierai assidûment pour toi ». L’homme s'en alla, et n'éprouva plus jamais cette tentation. » [...]