La certitude de la foi devant l'impossibilité de la résurrection

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 La première page, 42, est jointe.

IL me revient de commenter, selon ma compétence présumée, le sondage entrepris par vos soins [[Il s'agit de la Société de Thanatologie, pour laquelle ce texte a été rédigé et qui a bien voulu que je le publie aussi dans Communio.]]. Je partirai d'un des résultats de l'enquête qui concerne plus spécialement les catholiques. Dans le rapport de M. Jacques François, il est écrit : «Le sondage a permis de mettre en lumière la crise de la société ou du moins la crise des croyants que traverse notre société. Les opinions sur la mort et le sens de la vie font apparaître de grandes incertitudes. Dans notre société traditionnellement catholique, on a pu évaluer d 14 % seulement la proportion de catholiques pratiquants, faisant montre sur quelques points essentiels de cohérence et de fidélité à l'enseignement de l'Église». Considérant ce résultat comme assuré, je me demande d'où vient que si peu de catholiques pratiquants voient la mort en fonction de la foi de l'Église. Désirant répondre à cette question en théologien et non en sociologue, je propose de dire : c'est l'absence d'une vision cohérente de la Résurrection qui explique en partie — y a-t-il une seule explication exhaustive ? — le piètre rôle que joue la foi dans les réponses de ces catholiques pratiquants. Par contre, c'est cette vision cohérente de la Résurrection que je voudrais mettre en relief, faisant ainsi valoir, à ma manière, ce qui fait trop souvent défaut.

Je partirai des pages que Jean Guitton a écrites en 1977 sur La métaphysique de la résurrection et que l'on trouve dans le tome IV de ses Œuvres complètes. L'idée centrale est celle-ci : la résurrection, c'est-à-dire le fait de se relever de la mort pour n'y plus jamais retomber, est une croyance qui paraît tout d'abord aberrante. Elle répond en réalité à une attente secrète et profonde de la conscience humaine, pourvu qu'on ne déracine pas cette conscience de son rapport avec le corps et qu'on ne déracine pas davantage le corps de son rapport avec le cosmos. (p.42)

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 Gustave MARTELET s.j.