Marco IMPAGLIAZZO
Le mystère d'Israël
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n°211
Septembre - Octobre
2010 - Page n° 89
Rappeler l’histoire de la communauté juive de Rome jusqu’à nos jours permet de découvrir la réalité de la Tradition rencontrée par Benoît XVI ; rappeler les étapes antérieures qui ont permis cette visite permet de mesurer le chemin parcouru par les précédents pontifes et indique aux futurs successeurs la tâche à poursuivre.
Le dimanche 17 janvier 2010, pour la deuxième fois dans l’histoire, un pape s’est rendu en visite au Grand Temple de la communauté juive de Rome. Les deux coupoles, celle carrée de la synagogue, et celle de Michel-Ange, sont en vis-à-vis, séparées seulement par le fleuve et par un bref parcours de quelques centaines de mètres. Ce trajet que le Pape Benoît XVI a effectué en quelques minutes, on sait combien il a fallu de temps pour qu’il soit conçu et accepté, à l’instar de la visite effectuée par Jean-Paul II en 1986. Cette fois encore traverser le Tibre n’a pas été quelque chose d’évident ni de facile à réaliser. Une longue maturation et une longue préparation ont été nécessaires car elles se sont heurtées à des résistances de tous ordres. Mais l’événement, caractérisé par quelque nouveauté par rapport à celui d’il y a 24 ans, est destiné à créer un précédent inéluctable. On pourrait dire que Jean-Paul II a ouvert la voie. Benoît XVI, faisant en sorte que ce geste ne reste pas unique et isolé, a indiqué implicitement en quelque sorte à tous ses successeurs le bien-fondé de répéter un tel « passage de fleuve » si simple et si significatif. Rendre visite aux « frères aînés » peut désormais être considéré comme une tradition des pontifes, après des siècles de difficultés et de discriminations.
Pour la communauté juive de Rome, 1870 a inauguré une ère d’affranchissement et de liberté, avec l’ouverture du ghetto et l’accès à la pleine citoyenneté à égalité des droits et des devoirs. C’était depuis longtemps le rêve des Juifs, finalement italiens et non plus sujets de seconde classe. Paradoxalement cependant, ce dernier siècle à peine écoulé a été le plus tragique de leur histoire bimillénaire, avec les lois raciales, les persécutions, la tentative d’extermination, l’attentat de 1982. Retrouver l’Église catholique à ses côtés, amie et solidaire, aujourd’hui comme (p.89) dans les heures terribles de la déportation, quand les portes des maisons religieuses et des couvents s’ouvrirent pour cacher les familles poursuivies par les nazis, revêt une signification particulière, renforce le rejet radical de toute forme d’antisémitisme, et pose les bases concrètes du « jamais plus » prononcé par le monde entier confronté à la mémoire de la Shoah, qui risque de s’effacer avec la disparition progressive des témoins directs de l’horreur. Ce n’est pas un hasard si l’un des deux psaumes choisis pour accompagner cette visite a été le psaume 133, celui qui proclame la force de la fraternité :
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