M. Nicolas AUMONIER
L'Action sociale de l'Eglise
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n°203
Mai - Aout
2009 - Page n° 137
La raison est ce qui nous permet de saisir la continuité du réel. Dans le cas de l’embryon, l’analyse de plusieurs textes législatifs ou de bioéthique montre que des pans entiers d’argumentation sont systématiquement laissés de côté pour construire la fiction d’un embryon-matériau compatible avec tout type d’expérimentation.
Penser l’embryon comme l’un d’entre nous rétablit la continuité du lien réel qui nous unit à lui, et restaure la liberté de pensée de notre raison commune.
La première page, 137, est jointe.
Normal 0 21 MicrosoftInternetExplorer4 st1\:*{behavior:url(#ieooui) } /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-fareast-font-family:"Times New Roman";}LES lecteurs de Cournot sont familiers de la distinction qu’il opère si souvent entre l’ordre logique, qui est celui que notre esprit cherche à mettre dans les choses, et l’ordre rationnel, qui est l’ordre des choses elles-mêmes. L’activité de notre raison consiste à peser l’un par l’autre les deux ordres afin qu’ils ne restent pas tous les deux dans leur mutisme respectif. Le réel cesse d’être un objet de pure croyance. Il se révèle par la confrontation patiente, régulière, continue de ces deux ordres. Le réel ne peut donc être appelé tel que si notre raison en suit continûment la trace.
Au moment où paraissent plusieurs rapports ou études dans la perspective de la révision de la loi de bioéthique de 2004, il est parfois étonnant de constater que les systèmes d’argumentation semblent quitter l’exigence de continuité rationnelle pour défendre telle ou telle position de fait. Beaucoup pensent ainsi qu’il serait impossible de s’opposer aux recherches sur les cellules souches embryonnaires en disant que l’embryon est un être humain, sans aussitôt remettre en cause la loi du 17 janvier 1975 sur l’interruption volontaire de grossesse. La défense d’états de fait obligerait-elle ainsi la raison à cesser de faire son travail de pesée des arguments, et à quitter le réel parce qu’elle cesserait de tenir la continuité argumentative qu’elle seule peut arbitrer entre l’ordre logique de nos esprits et l’ordre rationnel des choses ?
Nous examinerons successivement la loi du 17 janvier 1975, puis l’affirmation souvent reprise d’après laquelle l’embryon serait une personne humaine potentielle, et enfin la question de (p.137) l’expérimentation sur l’embryon et sur les cellules souches embryonnaires pour tenter de montrer que nous ne pouvons saisir la difficile réalité de ces questions sans nous en tenir à des arguments rationnels.
La loi du 17 janvier 1975 est-elle un dogme de notre République ?
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Nicolas AUMONIER
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