Le sens chrétien de la mort

Le chrétien accepte la mort, et accepte que la mort soit pour lui un don qui le sauve. L’espérance chrétienne voit dans la doctrine de la survie de l’âme l’expérience du dépouillement radical d’une vie en Dieu qui nous sauve.

Comment contribuer à la récupération de ce qu’on pourrait appeler le « sens chrétien de la mort » ? Cette finalité suppose un effort de réflexion philosophique et théologique, qui entre en scène déjà au moment de faire la description, d’ailleurs ndispensable, de la manière (apparemment ?) contradictoire par laquelle nos sociétés sécularisées fuient la mort en la cherchant (voir l’euthanasie) et cherchent la mort en la fuyant (voir l’acharnement thérapeutique). D’autre part, même cette mise en évidence des contradictions contemporaines à l’égard de la mort est subordonnée au projet constructif, qui consiste à retrouver le sens positif de la mort (et du sacrifi ce) et ainsi de redonner « les raisons de notre espérance », dont la joie doit déterminer l’atmosphère globale dans laquelle nous traitons notre sujet. 

Le sens chrétien de la mort est caractérisé par (au moins) deux aspects distincts, mais tout à fait complémentaires. D’une part, le chrétien est capable d’accepter la mort que la volonté divine décide pour lui ; cette acceptation, également loin de toute fuite irrationnelle et de toute tentation suicidaire (comme de toute glorification indue), consiste à désirer, pour l’amour de Dieu, ce qui, vu abstraitement, n’est pas désirable en soi (à savoir, la mort). Que la mort, sans cesser
d’être une privation radicale, acquière quand même un sens positif à la lumière de la volonté divine dont elle est le don, nous permet de distinguer nettement entre la peur naturelle devant la mort et la lâcheté irrationnelle face à elle (et, par conséquent, entre le vrai courage et la simple témérité). D’autre part, Balthasar a certainement [...]

Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter ce numéro ou vous abonner pour recevoir tous les numéros!