Adieu

Communio a brutalement perdu le 13 mai dernier en Jean Congourdeau un de ses membres les plus anciens et précieux, de l’équipe qui l’anime et à laquelle, avec son épouse Marie-Hélène, il s’est associé dès les origines. Il n’a pourtant pratiquement pas signé d’article. S’il a tant compté et demeure une référence, c’est en raison de bien plus que les compétences juridiques et fiscales qu’il a offertes : un sens aiguisé et pleinement charitable de la foi et des autres, qu’il s’est appliqué à partager en participant au travail de la revue avec l’humble autorité que l’Évangile reconnaît aux serviteurs. On trouvera ici l’hommage qui lui a été rendu lors de ses obsèques par Jean Duchesne, qu’il a remplacé de 1984 à 1986 comme directeur de la publication, avant de redevenir un membre aussi modeste qu’écouté du comité de rédaction. Très chère Marie-Hélène, ma chère filleule, chers amis, Que dire ici, aujourd’hui, autour de Jean qui, en nous quittant, nous réunit ? Peut-être ceci, que Ce dont nous nous savons, depuis 56 ou 57 ans, appelés à parler ensemble, Avec lui, comme lui, devant tout le monde, Parce que nous y croyons et parce que cela nous porte, Ce sur quoi nous discourons et écrivons, ce que nous expliquons, ce que nous justifions, Ce que nous publions, ce que nous prêchons, ce que nous célébrons, Eh bien, lui, tout simplement, Il l’a fait, Concrètement, au jour le jour, jusqu’au bout, Dans sa famille, dans son travail, dans ses multiples engagements de disciple et de serviteur, Sans le raconter, sans le commenter, sans l’imposer, Sans s’en prévaloir, sans rien exiger en retour, Sans critiquer quiconque et sans cacher ses propres fragilités, Rien qu’en prêtant attention, rien qu’en écoutant, rien qu’en répondant, rien qu’en cherchant, Rien qu’en offrant tout ce qu’il savait, tout ce qu’il avait, tout ce qu’il était, Avec sa fidélité, sa disponibilité et la patience de sa bienveillance. C’est pourquoi, nous qui en avons été les bénéficiaires, nous qui en restons les témoins, Nous sommes en droit de pleurer qu’il nous soit retiré, Qu’il nous ait été si brutalement enlevé. Et inséparablement, pour tout ce qu’il a pu donner.