L'onction

Il faut passer du sens vétérotestamentaire de l'onction sacerdotal, royal, prophétique à son sens néotestamentaire christique et pneumatique pour comprendre la valeur de ce geste sacramentel. L'onction baptismale du Christ par l'Esprit est à la fois trinitaire et sotériologique, elle s'accomplit en plénitude dans l'onction pentécostale de l'église.

L’onction consiste à frotter d'huile ou de matière grasse un objet ou un corps, ainsi l'athlète oint son corps pour le combat, oindre, dans un contexte religieux, est un geste de bénédiction ou de consécration, ainsi Jacob, après son songe, « prit la pierre dont il avait fait son chevet, l'érigea en stèle et versa de l'huile au sommet » (Genèse 28,18). L'« onction sainte », faite avec des « aromates de première qualité : myrrhe fluide, cinnamome, roseau, casse et huile d'olive » (Exode 30,23), est un « mélange parfumé selon l'art du parfumeur. Ce saint chrême¹ sert à la consécration de l'autel des holocaustes (Exode 36), de la tente de réunion et de l'arche du témoignage (Exode 29, 36- 30, 25-30,36).
L'Ancien Testament relève trois sortes d'onctions, l'onction sacerdotale, l'onction messianique ou royale et l'onction prophétique.

1. L'onction sacerdotale

L'Exode contient de longs développements sur les rites d'investiture d'Aaron et de ses fils. L'onction sacerdotale est l'huile qui « parfume la tête, et descend sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, qui descend sur le col de son vêtement » (Psaume 133,2). À la différence des textes prophétiques, le courant sacerdotal ne fait aucune mention de l'Esprit à propos de l'onction du Grand Prêtre. Selon les textes les plus tardifs, tous les prêtres auraient été oints. Au moment de la reconstruction du Temple (520-515), Zacharie interprète sa vision du [...]

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1. Cf. E. Cothenet, « Parfums », DBS, t. 6, col. 1323-1324. La composition du saint chrême est longuement décrite en Exode 30,22-33 ; 37,29.