éditorial
Réalité contestée et aujourd'hui renouvelée de fond en comble, la paroisse demeure néanmoins pour la plupart des fidèles le lieu concret de leur appartenance à l'Église. En proposant à ses lecteurs une réflexion sur ce thème, Communio rappelle que la dimension spirituelle de la paroisse est étroitement liée à un lieu de culte, point de départ obligé de sa mission.
DANS les pays européens, et notamment en France, l'Église est à
un tournant de son histoire. Depuis des siècles, elle vivait
dans un cadre paroissial essentiellement rural. À l'heure
où la population est devenue essentiellement urbaine elle doit aujourd'hui
faire face à une baisse démographique. Le mouvement est
d'ampleur nationale. Il touche la majorité des diocèses, dans lesquels
on s'apprête à réorganiser le réseau paroissial, si ce n'est déjà
fait. Il a eu ses précurseurs, il y a près de dix ans. Il a aujourd'hui
ses fonceurs et ses traînards.
Mais si le sentiment d'urgence est évident aux yeux de tous, on a
l'impression qu'il brouille la réflexion. Car comment nommer la
mutation actuelle? Le vocabulaire que l'on rencontre sur le terrain
oscille entre réaménagement, réforme, renouveau, restructuration.
Ici, le mot même de paroisse a disparu, là il subsiste ; mais dans ce
cas, il ne désigne pas partout le même échelon de l'organisation
diocésaine 1. L'incertitude du vocabulaire traduit-elle la diversité
des situations ou la confusion intellectuelle ? Depuis des siècles,
l'Église vit dans le cadre paroissial sans s'être trop interrogée sur
son sens, à la différence du cadre universel et du diocèse qui
sont ses dimensions constitutives. Définir la paroisse a surtout été
une préoccupation des canonistes, principalement avec le code de ...