La paroisse est une réalité vivante de l'Église depuis des siècles. C'est elle qui rassemble le peuple chrétien par la liturgie, enseigne la doctrine et pratique la charité. Des réaménagements ruraux sont aujourd'hui nécessaires; mais l'insistance légitime sur la communauté et sur la mission exige le service de tout le peuple chrétien dans le respect de l'espace et des signes visibles.
Editorial Olivier Boulnois: La paroisse, ruine ou chantier?
Réalité contestée et aujourd'hui_ renouvelée de fond en comble, la paroisse demeure néanmoins pour la plupart des fidèles le lieu concret de leur appartenance à l'Église. En proposant à ses lecteurs une réflexion sur ce thème, Communio rappelle que la dimension spirituelle de la paroisse est étroitement liée à un lieu de culte, point de départ obligé de sa mission.
Daniel Bourgeois: " Que reste-t-il de nos amours?"
L'Église est communion réelle de Dieu et de l'homme. Elle ne peut être dans le monde qu'établie en un lieu. La paroisse est le lieu normal de la sacramentalité de l'Eglise.
Alain Seriaux: La conception de la paroisse en droit canonique actuel
Le Code de Droit canonique définit la paroisse comme une communauté précise de fidèles ; elle constitue aussi leur premier point de contact avec
l'universalité de l'Église, le lieu qui les fait entrer en communion avec le Christ au sein de l'institution ecclésiale.
Olivier Chaline et Anne Logeay: La paroisse , c'est R.A.P.é
Communio accueille, sur le sujet de ce cahier, un article d'humeur, sous la forme littéraire du dialogue. Ce n'est pas pour minimiser l'importance du problème, mais pour contribuer à la documentation sur une langue pastorale dont les linguistes reconnaissent l'originalité parfois absconse, et pour proposer avec le sourire des pistes de discussion.
Philippe Martin: Christianisme de l'espace rural ( XVIè - XIX siècles)
Pendant longtemps l'espace paroissial n'a cessé de s'enrichir de signes sacrés, chapelles, oratoires, calvaires. Mais l'éclatement de la société traditionnelle a désacralisé cet espace et les signes qui demeurent ne manifestent plus la cohésion d'une communauté de fidèles: on préfère aujourd'hui sacraliser quelques hauts lieux de pèlerinage. Qu'en sera-t-il de la visibilité de nos paroisses?
Yves-Marie Hilaire : Un demi-siècle d'utopies et de réalités paroissiales
Quel sens donner aux réaménagements dont les paroisses de France font l'objet ? Un parcours historique des cinquante dernières années permet d'analyser ce qui peut apparaître comme une véritable révolution. Alors que la crise des vocations sacerdotales et l'évolution de la société amènent à repenser les fondements de la paroisse,faut-il pour autant la remettre en cause?
Roland Hureaux : Plaidoyer pour le canton
Le chef-lieu de canton est un repère visible dans la vie quotidienne des Français.Puisque la diminution du nombre de prêtres et du nombre des communautés de France oblige l'Église à adapter ses structures territoriales, pourquoi ne pas poser le principe d'une paroisse au minimum par canton, d'un curé au chef-lieu.
Yves Lescroart : Nos églises, aujourd'hui et demain
Inscrite en un lieu qui s'organise autour d'elle, l'église paroissiale continue de rythmer le temps de la communauté des fidèles. Confrontée aux mutations de la société contemporaine, la survie des édifices est plus qu'un problème économique.Espace culturel, « lieu d'humanité», l'église garde sa place et son sens dans le monde d'aujourd'hui.
Damien Le Guay: La paroisse pour Charles Péguy
Péguy souhaite, pour promouvoir une renaissance catholique, refonder la paroisse (lieu, avant tout, des sacrements pour les chrétiens) en lui redonnant pleinement comme au temps de Jeanne d'Arc, sa « vocation de pauvreté » grâce à un triple enracinement : dans le peuple comme communauté, dans la charité comme ciment spirituel, dans la sainteté comme fleur des paroisses.
Jean Savoie : Premiers pas d'une jeune paroisse dans le Nord-Cameroun
Pour quels motifs les villageois africains qui voient arriver un missionnaire blanc vont-ils venir l'écouter et devenir chrétiens? L'Évangile est une Parole neuve qui les libère de leurs peurs et les faits entrer dans une communauté
Pierre Dumoulin: Paroisses catholiques en Russie
Les paroisses catholiques de la Russie du nord, anéanties sous le régime stalinien,connaissent pour revivre les pires difficultés qui exigent des fidèles et de leurs prêtres un héroïsme quotidien. L'histoire de ces communautés qui s'acharnent à rétablir le culte, en gardant le souvenir de leurs martyrs, constitue un témoignage de foi exemplaire.
Cardinal Jean-Marie Lustiger: Sainte Jeanne de Chantal
Signets
Xavier Tillette: inspiration ignatienne du soulier de Satin
Cardinal Jean-Marie Lustiger: Culture de mort et don de la vie
La paroisse, ruine ou chantier ?
Dans les pays européens, et notamment en France, l'Église est à un tournant de son histoire. Depuis des siècles, elle vivait dans un cadre paroissial essentiellement rural. À l'heure où la population est devenue essentiellement urbaine elle doit aujourd'hui faire face à une baisse démographique. Le mouvement est d'ampleur nationale. Il touche la majorité des diocèses, dans lesquels on s'apprête à réorganiser le réseau paroissial, si ce n'est déjà fait. Il a eu ses précurseurs, il y a près de dix ans. Il a aujourd'hui ses fonceurs et ses traînards.
Mais si le sentiment d'urgence est évident aux yeux de tous, on a l'impression qu'il brouille la réflexion. Car comment nommer la mutation actuelle? Le vocabulaire que l'on rencontre sur le terrain oscille entre réaménagement, réforme, renouveau, restructuration.Ici, le mot même de paroisse a disparu, là il subsiste ; mais dans ce cas, il ne désigne pas partout le même échelon de l'organisation diocésaine 1. L'incertitude du vocabulaire traduit-elle la diversité des situations ou la confusion intellectuelle ? Depuis des siècles,'Église vit dans le cadre paroissial sans s'être trop interrogée sur son sens, à la différence du cadre universel et du diocèse qui sont ses dimensions constitutives. Définir la paroisse a surtout été une préoccupation des canonistes, principalement avec le code de 1983 2. Dans les changements en cours, les définitions de la paroisse, quand elles sont fournies, sont très dissemblables,et rarement justifiées par d'autres motifs que la gestion des ressources humaines et le management d'une « équipe pastorale». Cette situation de crise, comme toutes celles de l'histoire de l'Église, comporte de grandes espérances mais aussi de grands risques. À lire la presse catholique, le triomphalisme semble de retour: « diocèse de Z... cinquante nouvelles paroisses». Un seul inconvénient : ce stakhanovisme des États-majors contraste péniblement avec la réalité sur le terrain où,pour «créer» 70 paroisses dans un diocèse, on commence par en supprimer 700. C'est dire si on nous présente comme autant de victoires, à grands renforts de slogans sur la proximité, ce qui ressemble fort à l'abandon du terrain. Car un mouvement identique en apparence dissimule des objectifs pastoraux très différents : supprimer les paroisses visibles ou, au contraire, les affirmer au prix de réajustements territoriaux. D'un diocèse à l'autre, l'affrontement est latent entre les partisans d'un avenir de l'Église visible, et ceux qui veulent en voir la disparition de leur vivant. Les premiers souhaitent stimuler la demande en augmentant l'offre, par la création (véritable) de paroisses, la réouverture d'un séminaire, la formation des laïcs, la construction d'églises reconnaissables... Les autres anticipent sur la baisse des effectifs, recherchent la liquidation de l'offre (clergé, éducation,
locaux). Tantôt le diocèse vise une évangélisation globale, tantôt il regroupe à tout va, avec le postulat que le territoire et la mission sont incompatibles. Ne serait-il pas temps de sortir de l'antagonisme désolant entre la mission et le peuple chrétien 3 ?
Le second péril provient de l'usage immodéré d'arguments « sociologiques » destinés à justifier ces choix à grands renforts de statistiques, alors que l'Esprit Saint est le grand oublié de cette littérature bureaucratique. Il semblerait que l'on glisse d'une organisation de la mission à une redistribution des pouvoirs retirées au peuple chrétien, décidément mal éclairé. Est-ce là la coresponsabilité ? Il est à craindre que cette évolution ne renforce le double mouvement de resserrement du lien entre les élites engagées et d'abandon du peuple à l'incroyance. Ne risque-t-on pas de bâtir une Église désertique avant d'être désertée?
Troisième étonnement: dans ces organigrammes, on calque l'Église sur l'organisation administrative de l'État ; le lamentable fantôme de l'Église constitutionnelle glisse doucement à leur suite 4. Mais lorsque les responsables de l'aménagement du territoire adjurent ceux de l'Église de ne pas tuer les petites localités à force de suppressions de paroisses, ces derniers font la sourde oreille5. Car, c'est entendu, la paroisse est désormais «
hors-sol » comme l'élevage des poulets : une lecture abusive du droit canon justifie la négation de l'espace. Pourtant, les chrétiens ne sont pas des réalités virtuelles, ils ont reçu la foi de leurs pères, ils ont en général un domicile fixe, en un point donné du territoire, et aimeraient bien ne pas être les derniers de leur espèce.
Ce numéro de Communio se situe dans cette perspective. Tout d'abord, il est impossible de donner des solutions a priori. Ce qui est nécessaire ici peut se révéler une catastrophe là.Pourtant, dans cette matière, comme dit Paul, « tout est permis,mais tout n'est pas profitable » (1 Corinthiens 6, 12). Le critère est ici l'esprit dans lequel ces changements s'opèrent.Peut-on modifier la structure de la paroisse sans s'interroger sur sa nature? Peut-on la réduire à une réalité sociologique, en oubliant son fondement sacramentel ? On a parlé d'une protestantisation de l'Église. Mais même dans le protestantisme, le pasteur est pasteur d'une communauté, et non l'aumônier tournant de nos multiples EAP (Équipes d'Animation Pastorale). Ce numéro ne vise pas à proposer un modèle, mais à poser des questions et suggérer des précautions, sans ignorer la difficulté de la tâche pour les pasteurs. La situation actuelle est
transitoire, mais il y a aujourd'hui plus de prêtres par pratiquant .
Moins que jamais la tentation du repli sur les bastions n'est justifiée.La politique de la terre brûlée ne fait pas une pastorale ; elle risque de détruire aujourd'hui ce qui sera demain la vie de l'Église. Ne faut-il pas laisser prise au Saint-Esprit pour qu'il souffle où il veut ? N'oublions pas que l'avenir n'est jamais là où on l'attend. Pour s'être parfois située au niveau sociologique, l'Église de France porte les stigmates d'autres erreurs grossières de prospective. Cela devrait nous inciter à la prudence.
Plus radicalement, il est grand temps de se demander ce que devient le sacerdoce. Les ADAP (Assemblées Dominicales en l'Absence de Prêtre) ont mis en relief, tantôt le besoin réel du prêtre,tantôt la facilité avec laquelle certains laïcs prenaient goût à son absence 6. Personne ne peut remplacer le prêtre, pas même le diacre.Lui seul prononce avec efficacité les paroles de la consécration eucharistique et remet les péchés. C'est le coeur de la vie chrétienne,mais il n'en est jamais question dans toute la littérature sur les restructurations paroissiales 7. Ce prêtre, les fidèles le veulent proche et stable, connu; ils rejettent massivement la pratique d'un célébrant interchangeable. Croit-on vraiment que de nombreux jeunes gens accepteraient de devenir prêtre pour mener une folle course d'intérimaires paroissiaux à travers leur diocèse?
Pour rappeler combien la prudence est ici de mise, je ferai mienne une formule dont on oublie parfois l'évidence portée pastorale: « Il ne faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages».
Xavier TILLIETTE : inspiration ignatienne du Soulier de Satin
Parmi les sources spirituelles du Soulier de Satin, l'impulsion missionnaire de Saint Ignace a profondément marqué Claudel et l'a poussé à inscrire dans la vocation de ses héros « la gloire et le service de Dieu »... jusqu'au dernier degré de l'humiliation qui, au terme de l'histoire, fait du Vice-Roi des Indes un misérable infirme, objet de dérision et de mépris.
Cardinal Jean-Marie LUSTIGER : Culture de mort et don de la vie
Pour mesurer ce que veut dire, dans la pensée chrétienne, une civilisation de la vie, il faut méditer les actes et les enseignements de Jésus. Le commentaire de trois textes de l'Évangile permet de comprendre comment le combat par lequel le Christ est victorieux de la mort passe par le combat de la Rédemption: en le délivrant du péché, il arrache l'homme à la mort pour lui communiquer la vraie vie, la sienne.
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