Christianisation de l'espace rural (XVIe-XIXe siècles)

LA PAROISSE CONTESTÉE

Pendant longtemps l'espace paroissial n'a cessé de s'enrichir de signes sacrés, chapelles, oratoires, calvaires.

Mais l'éclatement de la société traditionnelle a désacralisé cet espace et les signes qui demeurent ne manifestent plus la cohésion d'une communauté de fidèles: on préfère aujourd'hui sacraliser quelques hauts lieux de pèlerinage. Qu'en sera-t-il de la visibilité de nos paroisses?

APRÈS de laborieuses discussions, les membres du Concile de Trente réussissaient, le 11 novembre 1563, à donner une définition à la « paroisse ». Cette structure déjà très ancienne était décrite comme une entité territoriale,acception du terme fermement rappelée par le Code de Droit Canonique de 1917. En optant pour cette détermination, le concile accordait une place essentielle à l'espace. Encore fallait-il matérialiser ce cadre pour les fidèles. Les visites pastorales de l'époque moderne montrent l'intérêt croissant des évêques pour les édifices du culte (intérêt qui se double d'un souci de surveillance de tous les points de l'espace).Cette attention était la marque d'un désir de contrôle qui s'accompagna d'une exceptionnelle densification de l'espace sacré
à l'intérieur des paroisses, doublée d'une transformation des lieux. Campagnes de travaux, érection de croix, édification d'oratoires jalonnèrent l'histoire de l'Église depuis la fin du XVIe siècle. De telles entreprises architecturales n'étaient pas nouvelles, mais elles donnèrent naissance à l'espace religieux qui est le nôtre.

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