Quel sens donner aux réaménagements dont les paroisses de France font l'objet ? Un parcours historique des cinquante dernières années permet d'analyser ce qui peut apparaître comme une véritable révolution. Alors que la crise des vocations sacerdotales et l'évolution de la société amènent à repenser les fondements de la paroisse, faut il pour autant la remettre en cause ?
Un demi-siècle d'utopies et de réalités paroissiales
REVOLUTION dans les paroisses ?» titre l'Est Républicain le 2 octobre 1996. « Une mini-révolution traverse l'Église de Mayenne » annonce la Croix le 13 février 1998. Les journaux signalent l'ampleur de cette mutation en indiquant ses données statistiques : « Dans les cinq années à venir, les 646 paroisses actuelles de Meurthe et Moselle ne seront plus que 520, précise l'Est Républicain qui publie une carte montrant que la ville de Nancy, peuplée de 100000 habitants, devra se contenter de quatre paroisses au lieu de seize. L'article de la Croix du 13 février 1998 nous explique que le nouvel évêque de Laval, Mgr Maillard, a décidé de supprimer les 275 paroisses rurales anciennes et a limité les nouvelles paroisses par son prédécesseur Mgr Billé, promu entre temps archevêque d'Aix et président de la conférence épiscopale. Le diocèse de Soissons réduit ses paroisses de 577 à 43, celui de Beauvais de 706 à 45, celui de Bayeux et Lisieux de 724 à 51 et celui de Luçon (Vendée), que l'on croyait relativement pourvu en prêtres, de 305 à 59... Cette « révolution », présentée parfois avec des accents triomphalistes,est-elle simplement commandée par la nécessité « d'accorder la géographie des paroisses au nombre de curés potentiels » comme l'a déclaré Mgr Jaeger, évêque de Nancy (2-4-1996)1? Ou...
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