n°38 Le Décalogue Mai - Mai 2014*


Pendant longtemps les dix commandements ont tenu lieu de morale minimale au peuple chrétien, comme au peuple juif: préceptes indiscutables, car ce sont des commandements, faciles à retenir, car iln'y en a que dix, ils se bornaient à prescrire ce qu'il ne faut pas faire. Bref la grande théophanie du Sinaï piur les simples.

Alors que les commandements étaient inscrits dans l’histoire d’un peuple particulier, l’Église a prétendu reconnaître une loi naturelle dans leur dictée divine. Mais en avons-nous encore besoin ? Notre morale n’a-t-elle pas appris à se dispenser de tout dieu, et pas seulement de tous les autres dieux que Iahvé ? Et d’ailleurs, si les sept derniers commandements sont rationnellement déductibles de l’idée même de justice, pourquoi alors en appeler à la Révélation ?

À moins que les dix Paroles, pour être vécues, ne requièrent d’être bien autre chose qu’un code à appliquer. À moins que la charité en laquelle elles sont accomplies n’en fasse l’expression concrète de « la loi en sa plénitude » : la loi de liberté sans laquelle l’homme ne saurait être humain. À moins que ces exigences ne nous disent la sainteté même de Dieu, sainteté que Dieu entend nous donner.

 

Préface de l'abbé Jean-Robert Armogathe Président de Communio; textes du cardinal Lustiger, de Hans Urs von Balthasar, Michel Sales, Jean-Robert Armogathe, Vincent Carraud, Jean-Pierre Batut, Oliver Boulnois. L'ouvrage est disponible sur le site de Parole et Silence.

La revue Communio a consacré une série aux différents commandements du Décalogue:


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