Histoire et Vérité

Comment lire l'écriture, quand une approche socio-historique remet en cause le sens des textes et provoque le malaise des croyants ? Il faut savoir reconnaître les apports de la recherche actuelle : herméneutique philosophique, poétique littéraire, recours aux Pères de l'église, pour qui l'exégèse devait conduire à l'illumination du coeur et de l'esprit. Seule l'alliance de l'intelligence et de la foi permet de recevoir les textes comme parole pour la vie.

Les approches socio-historiques de sujets théologiques provoquent souvent malaise ou incompréhension, chacun se trouvant confronté à ce qui fait le coeur de la foi chrétienne. Cela a été le cas récemment avec l’étude de théologie mariale du Père Cerbelaud¹ qui a suscité une mise au point théologique et méthodologique du bureau doctrinal de la Conférence des évêques de France². C’est plus souvent encore le cas des études bibliques et en  particulier de ce qui touche le Nouveau Testament et surtout la figure historique de Jésus de Nazareth. « Faut-il livrer le coeur même de la théologie à une emprise aussi profanatoire que celle de l’histoire sociale ? », demande explicitement Gerd Theissen³. À travers elle, en effet l’homme Jésus est plutôt interprété dans un contexte de facteurs sociaux, c’est à dire politiques, économiques et culturels, dont il n’avait peut-être même pas conscience, et moins à partir de son autocompréhension et de ses intentions. Cela vaut pour Jésus comme pour ses disciples et en particulier les rédacteurs des évangiles. De nos jours, s’impose de plus en plus la conviction que le [...]

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1. D. Cerbelaud, Marie, un parcours dogmatique, Éd. du Cerf, 2003.

2. Documentation Catholique, n° 2326 (1004), 1066-72.

3. « Jésus et la crise sociale de son temps ; aspects socio-historiques de la recherche du Jésus historique, in Jésus de Nazareth, nouvelles approches d’une énigme, édité par D. Marguerat, E. Novelli et J.-M. Poffet, Labor et Fides, 1998.