Esprit, nature et médiation

 L'Esprit est la quintessence de l'amour réciproque du Père et du Fils, il est à la fois le lien et le fruit de cet amour. A la Pentecôte, l'Esprit, déjà présent dans les paroles et les actes du Christ, se déploie dans l'église et manifeste au monde l'universalité de l'évangile. Un questionnement philosophique de « La Théologique III » de H. U. von Balthasar¹.  

1 . L'unique Médiateur et le « medium » de l'Esprit

 L'esprit de vérité, dernier volume de la célèbre trilogie offerte par Hans Urs von Balthasar (si l'on excepte le dense et bel Épilogue), ne se présente pas au lecteur comme un simple Traité sur l'Esprit, qui viendrait répondre à une demande « dogmatique » supplémentaire concernant la Personne divine la plus négligée de la Trinité dans les manuels classiques : il est la clef même du christocentrisme balthasarien. Loin donc de constituer un exposé complémentaire, qui ferait nombre avec la représentation de la figure du Christ, le propos pneumatologique de Balthasar est au principe et à la fin de toutes ses propositions antérieures². C'est pourquoi il est utile d'en rappeler quelques lignes de force. [...]

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1. H. U. von Balthasar, La Théologique III. L'Esprit de vérité, trad. française J. Doré et J. Greisch, Bruxelles, 1996.

2. Cf. la conclusion de ce dernier volume (nous soulignons) : « Le mot de la fin est donc celui-ci : nous voyons apparaître l'abîme de la gloire d'amour du Père invisible à travers la gloire du Fils, et cela sous la double forme de l'Esprit Saint de l'amour, à partir du moment où nous, qui sommes nés de l'Esprit, existons dans le feu de l'amour dans lequel le Père et le Fils se rencontrent et où, par le fait même, nous sommes en même temps, ensemble avec l'Esprit, également les témoins et les glorificateurs de cet amour » (id., p. 437).