Foi, théologie et philosophie

Le vrai philosophe, c'est le Christ, disaient les Pères

Si la distinction entre théologie et philosophie est nécessaire, elle ne saurait être durcie en opposition; il convient de tenir ensemble histoire et ontologie

Car la Parole qui nous est d'abord adressée est aussi réponse, et la théologie est essentiellement missionnaire.

Au premier abord, la question de la relation entre foi et philosophie paraît abstraite. A l'époque de l'Église primitive, elle ne l'était pas ; elle a même suscité les premières représentations du Christ. En effet, à ses origines l'art chrétien est issu de la question de la vraie philosophie, et la philosophie a donné à la foi l'un de ses premiers thèmes de figuration. Les plus anciennes sculptures chrétiennes connues, datant du III e siècle, ornent des sarcophages ; leur canon iconique comprend trois figures : le Pasteur, l'Orante et le Philosophe (1). Cette conjonction est significative : elle montre que l'art chrétien a ses racines dans la certitude de la victoire sur la mort. Ces trois figures sont en effet des réponses à la question existentielle de la mort. Les deux premières sont tout à fait claires. Même s'il faut être prudent en avançant une interprétation christologique et ecclésiologique des symboles du Pasteur et de l'Orante, les références au fondement de l'espérance chrétienne y sont dénuées de toute équivoque. Il y a là le Pasteur qui rassure au sein même des ombres de la mort la mort; l'âme confortée peut alors dire : « Je ne crains aucun mal» (Psaume 23, 4). Et la prière accompagne l'âme dans son cheminement, la suit et la protège. Mais qu'est-ce que représente dans ce contexte , le Philosophe...

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