Le royaume dans l'islam

Dans le dialogue avec le christianisme, l'islam reconnaît la royauté et la toute-puissance de Dieu qui remet toutes choses en ordre et punit les méchants. Mais le Coran et la piété musulmane ignorent le mystère du Dieu qui se donne et pardonne, lui dont le Règne, bien que commencé avec la Révélation, doit encore advenir dans sa plénitude à la fin des temps, et restaure déjà , en attendant, la liberté de l'homme pécheur.

 

 

L'EXPRESSION « Royaume de Dieu », se retrouve dans l'islam, sans y occuper la place centrale qu'elle tient dans l'évangile. Il peut être intéressant de rechercher le sens qu'elle y revêt et de nous demander si la comparaison des deux cas apporte quelques lumières pour comprendre l'Evangile: tel sera le but de cet article.

Auparavant, en guise de préambule, nous voudrions souligner que la notion de Royaume de Dieu intéresse directement la théologie chrétienne du dialogue. Cet aspect des choses ne regarde que les chrétiens appelés à se mettre d'accord entre eux sur la place occupée par le Royaume de Dieu dans leur propre foi. Aussi le numéro de Communio qui lui est consacré sera-t-il directement ou indirectement, d'un grand secours pour ceux qui réfléchissent aux rapports islamo-chrétiens.

Il est clair en effet que l'idée de Royaume de Dieu a été remise en vedette depuis le Concile de Vatican II. Le rappel de l'action que le Saint-Esprit exerce en dehors des cadres visibles de l'Eglise et les difficultés rencontrées, lorsqu'ils cherchent à être compris des musulmans, ont conduit plusieurs chrétiens à se tourner vers l'idée du Royaume. Puisque le Saint-Esprit agit au-delà des limites connues de l'Eglise et que des hommes pourront se sauver par «d'autres chemins grâce à la miséricorde de  Dieu » (1), pourquoi ne pas concentrer toute notre attention sur le terme de ce cheminement, c'est-à-dire sur le Royaume eschatologique de Dieu, dans lequel se retrouveront les élus? Une vision plus claire du but permettra peut-être de mieux discerne...