n°31 L'autorité de l'évêque Septembre - Octobre 1980*


Jésus-Christ a établi l'autorité des évêques sur le peuple qu'ils 'est acquis. C'est le ministère de vie et de grâce qui est le don d'en-haut... Quelle est donc cette idée profane suivant laquelle on représente l'Église comme une société politique qui use naturellement de ses droits dans toutes choses où des lois positives ne l'ont point restreinte ? Ses lois qu'elle a reçues de Jésus-Christ ne sont pas comme les lois civiles qui viennent borner après coup la liberté naturelle des citoyens ; ce sont des lois... sans lesquelles nous n'avons ni liberté ni ombre de droit dans le Royaume de Jésus-Christ; des lois qui n'ont pas trouvé /Église déjà formée et déjà libre, mais qui ont formé l'Église même, et de qui elle tient tout ce qu'elle a de liberté et de vie dans cet ordre surnaturel.

François de Solignac de LA MOTHE-FÉNELON, Archevêque-Duc de Cambrai, Traité du ministère des pasteurs, chapitre II.

Page Titre Auteur(s)
2 Disgrâces ou grâce de l'autorité épiscopale? Georges CHANTRAINE
4 Au nom du Père, et du Fils; et du saint Esprit Jean DUCHESNE
14 Qu'est-ce qu'un évêque? Olegario GONZALEZ DE CARDEDAL
28 Les évêques obéissent à l'Esprit Antonio SICARI
38 Hiérarchie et communion Claude DAGENS
48 L'Eglise locale comme communauté eucharistique Jean-miguel GARRIGUES
63 Obéissance et liberté dans l'Eglise-société Jan-Hendrijk WALGRAVE
71 Les théologiens et le magistère Glenn W. OLSEN
81 Un saint évêque : le bienheureux François de Laval Hermann GIGUÈRE
90 Lettre aux prêtres du diocèse d'Orléans Jean-Marie LUSTIGER
93 Une renaissance spirituelle? Louis BOUYER

Georges Chantraine, s.j.: Disgrâces ou grâce de l'autorité épiscopale ?

Problématique

Jean Duchesne : Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit

L'autorité dans l'Eglise se sclérose en tyrannie ou en anarchie mortelles si elle méconnait sa source trinitaire en se réclamant plus spécialement d'une seule des trois personnes divines.Mais l'ordre trinitaire est celui de la circulation divine où les personnes se distinguent par leurs relations.De manière semblable, au niveau humain, la communication de la vie divine (en quoi consiste l'autorité ecclésiale) ordonne des personnes en leur imprimant un ''caractère'' propre.'

Olegario Gonzalez de Cardedal : Qui est évêque ? (Forme et déformations du ministère épiscopal)

Le dernier Concile a placé l'évêque au centre de sa doctrine de l'Eglise.Il faut donc mieux prendre de ce qu'il est et doit être, et purifier le ministère épiscopal de toutes les insuffisances et les excroissances qui le défigurent.

Antonio M. Sicari, o.c.d. :  Les évêques obéissent à l'Esprit

Dans l'Eglise, il n'y a pas ceux qui commandent et ceux qui obéissent. Tous obéissent à l'Esprit Saint.Et les évêques doivent obéir à ce qu'il dit à travers les charismes du peuple tout entier.

Claude Dagens : Hiérarchie et communion (Les principes d'autorité à l'origine de l'Église)

La structure de l'église n'est ni verticale et pyramidale, ni horizontale et informelle, mais hiérarchique. Les écrits des Pères apostoliques montrent comment s'est formée l'autorité épiscopale qui a ''fait'' la communion ecclésiale, par la participation à l'unité trinitaire, l'imitation du Christ, l'Eucharistie, le martyre et les principes de totalité et de représentation.

Juan-Miguel Garrigues: L'Église locale comme communauté eucharistique

L'église existe toute entière dans la communauté qui célèbre l'eucharistie autour de l'évêque.Comment ce fait central a-t-il pu perdre de sa netteté dans l'histoire? Quelles mesures concrètes pourrait-on proposer pour la lui restituer demain?

Intégration

Jan H. Walgrave, o.p. : Obéissance et liberté dans l'Église-société d'après Newman

Converti au catholicisme, théologien et cardinal, Newman a élaboré une conception réaliste du fonctionnement complexe de l'autorité ans l'église-société: le devoir d'obéisance ne supprime pas la liberté des laïcs et des théologiens, et les inévitables tensions avec le magistère reflètent la diversité des fonctions au sein du corps ecclésial.

Attestations

Glenn W. Olsen Les théologiens et le magistère (L'arrière-plan antique et médiéval d'une controverse contemporaine)

Y a-t-il un magistère des théologiens, parallèle à celui de l'autorité hiérarchique? Certains semblent le souhaiter aux Etats-Unis en rejoignant (involontairement?) Thomas d'Aquin. Mais contrairement au magistère hiérarchique, celui des théologiens ne peut pas recevoir de statut juridique. Il revient donc au pape et aux évêques de trancher en dernier ressort. La question est en fait résolue depuis le XIIIè siècle.

Hermann Giguère : Un saint évêque : le bienheureux François de Laval

Formé dans la renaissance spirituelle et sacerdotale de la France du XVIIe siècle, François de Laval, premier évêque de Québec, a laissé dans son immense diocèse, où il fonda le séminaire et une confrérie, l'idéal évangélique et pastoral de la ''désappropriation''.

Mgr. Jean-Marie Lustiger : Lettre aux prêtres du diocèse d'Orléans

Signet

Louis Bouyer : Une renaissance spirituelle ? (à propos de livres récents)

À travers cinq livres récents, l'auteur du Mystère pascal retrouve une intuition fondatrice en Occident aussi bien qu'en Orient: la mort et la Résurrection du Christ sont au cœur de la liturgie chrétienne, où se communique la vie de la Trinité.Ne peut-on discerner là (et aussi dans le renouveau du monachisme) comme une renaissance spirituelle?

Disgrâces ou grâce de l'autorité épiscopale

Georges Chantraine

Si on l'enferme dans la sphère de l'autorité, l'évêque catholique est le plus disgracié des hommes. Même élu par son peuple, il ne tient pas de lui son pouvoir, mais du Père de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il n'est ni le délégué du peuple, ni son représentant. Il est dans son Église le Christ visible, et ainsi, en sa personne, le peuple de Dieu se trouve représenté. C'est au Christ seul qu'il rend compte de sa gestion. Il peut, comme il convient, s'entourer de conseils, privés ou institués, mais il ne tient qu'à lui de suivre des avis qui ne sauraient lier sa décision. Il n'a d'autre norme — du reste souveraine — que l'unité de la foi et de la charité, dont il est le serviteur et le témoin. Comment à un tel chef accorder l'aval démocratique ? Et inversement, comment, en le recevant, pourrait-il rester lui-même en exerçant le pouvoir qui lui est confié ?'

A cette première disgrâce s'en ajoute aussitôt une seconde. Son Église s'inscrit certes sur un territoire déterminé, appelé diocèse. Avec d'autres, elle peut être regroupée dans un ensemble appartenant à une nation, à une culture, à un état. Elle peut et même doit y pousser des racines et, mêlant aux sucs du terroir la sève de la grâce divine, acquérir un visage propre, différent de celui des Églises soeurs et en outre diversifié selon les groupes de fidèles qui la composent. Et cependant son Église n'est ni nationale ni étatique. Pour une double raison : elle est composée non de tous les nationaux ou de tous les citoyens, mais de ceux-là seuls qui, croyant au Dieu un et trine, y reçoivent le baptême ; et — seconde raison — elle est en tel lieu l'Eglise de Dieu en communion avec les autres Églises particulières. Pas plus qu'elle n'est nationale ou étatique, elle n'est une organisation visant à jouer dans la société un rôle de pression en vue de sa fin, l'avènement du Royaume de Dieu. Dans l'assemblée eucharistique qui la constitue, l'évêque et ses prêtres unissent dans une même offrande, là où ils habitent, tous les fidèles, qu'ils se sentent bien ensemble ou restent dans l'anonymat, qu'ils soient tièdes ou fervents, « sociologiques » ou « engagés », pauvres ou riches, politiquement unis ou désunis, sans distinction de race, de classe, de rang ou de langue. Parce qu'elle célèbre l'offrande faite par le Seigneur de lui-même à son Père pour le salut de [...]

 

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Louis Bouyer : Une renaissance spirituelle ? (à propos de livres récents)

À travers cinq livres récents, l'auteur du Mystère pascal retrouve une intuition fondatrice en Occident aussi bien qu'en Orient: la mort et la Résurrection du Christ sont au cœur de la liturgie chrétienne, où se communique la vie de la Trinité.Ne peut-on discerner là (et aussi dans le renouveau du monachisme) comme une renaissance spirituelle?


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