Faut-il mourir pour être un martyr ?

Qu'est-ce qu'être un martyr et qu'est-ce qui définit le martyre ? Le martyre n'est pas en premier lieu une question de mise à mort ; c'est tout d'abord une offrande de sa vie à chaque instant où mourir pour le Christ n'est que la situation limite d'un combat quotidien pour le Christ.

Dès les Temps Apostoliques, l’exemple de ceux d’entre les premiers chrétiens qui avaient accepté volontairement de verser volontairement leur sang à cause de leur foi et dans l’imitation de la Passion du Seigneur Jésus, est devenu l’exemple, le témoignage par excellence – martus – de l’adhésion des disciples qui prennent bientôt le nom de « chrétiens » (Actes 11, 26). Pourquoi s’interroger, une fois encore, sur le martyre, et les conditions de sa reconnaissance par l’Église ? À la fin du second concile du Vatican, le Père Chenu se plaisait à rappeler « l’amicale tension » qui régnait entre théologiens et canonistes. Les travaux du Concile, de son application et, particulièrement, les travaux de la réforme du Code de Droit Canonique ont appris aux spécialistes de ces deux disciplines ecclésiastiques à travailler de façon complémentaire. Puisqu’elles mettent en oeuvre des critères – humains – de reconnaissance de la sainteté – qui, elle, est d’origine divine, les Causes de canonisation représentent une illustration parfaite de cette collaboration.

Plus particulièrement, la recherche de la vérité concernant la réputation de martyre a suscité, il y a une vingtaine d’années, quelques articles de canonistes ou théologiens d’expression italienne. Parmi les critères du martyre retenus par le cardinal Lambertini, futur pape Benoît XIV, celui – matériel – de la mort physique du Serviteur de Dieu demande à être précisé, compte tenu de causes récentes. [...]