Trois éclairages sur l’itinéraire spirituel d’un fils d’Israël au sein de l’Eglise

Les racines de sa vie spirituelle, qui plongent dans le mystère de la passion, ont permis à Jean-Marie Lustiger de méditer sur la permanence du peuple élu dans l'histoire ; et sa relation au Dieu véritable et à son Fils Jésus-Christ l'a transformé en témoin de l'espérance chrétienne.

Pour Aron Jean-Marie Lustiger, la vie spirituelle avait sa racine profonde dans la confession que Jésus adresse à son Père la veille de sa mort: «La vie éternelle c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ» (Jean 17, 3). Cette vie spirituelle a pris corps pour le jeune Aron avec son entrée dans un monde inséparable de l’acte créateur de la Parole éternelle de Dieu (Genèse 1-2; Jean 1,1). Elle s’est poursuivie dans une réflexion sur la durée du peuple élu de Dieu, au sein d’une expérience vécue à échelle historique et mondiale comme dans sa vie personnelle. Finalement, cette relation au Dieu véritable et à son Fils unique Jésus-Christ a transformé Aron Jean-Marie Lustiger en un témoin hors pair de l’espérance chrétienne.
Les racines
Lustiger s’est éveillé à la seule vie qui soit véritable, à travers une vive conscience de son appartenance au peuple juif. Pour lui, ce peuple se distinguait de tous les peuples de la terre non pas par des caractéristiques de race, mais par un choix irrévocable de Dieu. Ce choix, inséparable de l’acte créateur de Dieu, avait priorité sur toute autre chose. Dans sa jeunesse, Lustiger pouvait se débattre avec des doutes sur l’existence de Dieu, mais il n’y avait pas de doute pour lui qu’il était juif. Ce seul fait l’emportait pour lui sur toute autre considération philosophique, théologique et existentielle¹.

Pour lire la suite de cet article, vous pouvez télécharger gratuitement ce numéro, acheter la version papier ou vous abonner pour recevoir tous les numéros!

1.Voir Le choix de Dieu. Entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton, Éditions de Fallois, Paris, 1987, 50 (cité par la suite Le choix de Dieu).