"Né juif, devenu chrétien par la foi et par le baptême, demeuré juif comme le demeuraient les apôtres", le cardinal Lustiger (1926-2007) exerça sa mission dans sa fidélité à la mémoire de l’Alliance. Ce cahier veut lui rendre hommage : il éclaire certains de ses choix - la formation théologique des prêtres et des laïcs, son combat pour la dignité de l’homme toujours menacée par le paganisme -, il scrute sa réflexion sur l’histoire et rappelle que les chrétiens ne peuvent se couper de leur racine, Israël, au sein duquel Dieu a fait naître son Fils, Jésus-Christ, "lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël, son peuple". Ainsi, juifs et chrétiens doivent défendre ensemble l’humanité de l’homme, parce qu’ils sont co-responsables, pour l’homme et pour le monde, des promesses du Messie.
Éditorial : Jean Duchesne : Le temps de la moisson
Thème : Jean-Marie Lustiger
Cardinal André Vingt-Trois : La mémoire de l’Alliance
Si l’on veut comprendre la personnalité, l’action et les prises de position de Jean-Marie Lustiger, il faut dépasser la contingence immédiate et toutes les explications de type psychologique, et sociologique, au profit d’une interprétation théologique et spirituelle, justifiée par sa fidélité à la mémoire de l’Alliance.
Yves-Marie Hilaire : « Le fruit de la prière du pape »
Le nouvel évêque et bientôt archevêque de Paris oeuvra avec une conscience aiguë des enjeux de sa mission pour les fidèles qui lui étaient confiés, mais il ne cessa également de s’adresser à ses concitoyens, soucieux des grands débats culturels qui traversent la société, sans oublier qu’il était aussi pasteur de l’Église universelle.
Daniel Dideberg : Le cardinal Lustiger et l’Institut d’Études théologiques de Bruxelles
Pourquoi et comment, Jean-Marie Lustiger, d’abord comme prêtre, puis comme évêque, confia-t-il la formation théologique des laïcs et futurs prêtres dont il était chargé, à l’Institut d’Études théologiques de Bruxelles ? Séduit par l’option théologique de cet enseignement fondé sur l’Écriture sainte lue dans la tradition de l’Église, il avait apprécié également l’organisation par maisons, de petits effectifs permettant d’expérimenter une vie communautaire et apostolique.
Corinne Marion : Aumônier au Centre Richelieu
Successeur de Mgr Charles à la tête du Centre Richelieu, le Père Lustiger eut à coeur d’offrir aux milliers d’étudiants qui fréquentèrent cette aumônerie l’occasion de découvrir le sens des célébrations liturgiques et de la prière, d’approfondir l’intelligence de la foi, concourant ainsi à leur formation intellectuelle.
Jacqueline d’Ussel : Jean-Marie Lustiger : le courage prophétique
Les initiatives audacieuse prises par Jean-Marie Lustiger au long de son parcours sacerdotal et épiscopal relèvent autant du courage prophétique que d’une réflexion longuement mûrie dans le secret du cénacle.
Thierry Massis : «Devenez dignes de la condition humaine »
Parmi les questions sociales, celle des droits de l’homme paraissait centrale au cardinal Lustiger qui, dénonçant une vision purement rationnelle de ces droits, les fondait sur la primauté de la personne humaine, fondement transcendant qui doit inspirer la justice et trouve son expression dans les conférences « Droits, liberté et foi ».
Pierre d’Ornellas : L’évêque et l’histoire
Le Christ édifie son Église, en instituant les « douze » apôtres pour être comme Lui témoins du choix miséricordieux de Dieu. Depuis les apôtres, l’histoire folle des hommes devient l’histoire sainte, initiée par Abraham ; leurs successeurs sont pour leur temps témoins de l’histoire sainte d’Israël et du Christ en qui toute l’histoire est assumée.
George Weigel : La foi au coeur de la culture
Comme le pape Jean-Paul II, le cardinal Lustiger était convaincu qu’être catholique, c’est être un homme engagé, sensible et cultivé, et que l’Église a vocation de tenir un rôle dans la société, c’est-à-dire de construire une culture d’authentique liberté et un véritable humanisme.
Matthieu Rougé: « La joie inouïe du Royaume qui vient ». Esquisse de portrait spirituel du cardinal Lustiger
Fils d’Israël comme saint Paul, le cardinal Lustiger était pénétré de l’urgence de sa mission : annoncer la joie du Royaume qui vient, cette nouveauté du Christ et le don de sa grâce. Tendu en avant, son bonheur était de faire partager à ceux qui lui étaient confiés, tout ce que Dieu a préparé pour eux, dans l’amour et l’espérance.
Marguerite Léna : « Rien n’est impossible à Dieu »
L’article dégage ce qui est à l’origine de la liberté de jugement et de l’acuité des analyses de Monseigneur Lustiger, habité de la conviction profonde que « rien n’est impossible à Dieu », puisque, par l’incarnation de son Fils, il fait basculer l’histoire humaine dans une histoire divine. C’est donc à l’écoute de ce Dieu qu’il formait son jugement, et dans Son Esprit qu’il prenait ses décisions.
Karin Heller : Trois éclairages sur l’itinéraire spirituel d’un fils d’Israël au sein de l’Église
Les racines de sa vie spirituelle, qui plongent dans le mystère de la passion, ont permis à Jean-Marie Lustiger de méditer sur la permanence du peuple élu dans l’histoire ; et sa relation au Dieu véritable et à son Fils Jésus-Christ l’a transformé en témoin de l’espérance chrétienne.
Anne-Marie Pelletier : Méditer La promesse pour être du Christ en vérité
Ce livre jalon ne saurait se réduire à la marque de l’histoire sur son auteur. Il est en premier lieu une adresse aux chrétiens. Contre toute tentation marcionite, l’Église a maintenu les Écritures juives, et distingué les Testaments. Mais comment comprendre alors Israël ? Il convient d’abord que les chrétiens reconnaissent qu’ils sont héritiers d’Israël – et tout ce qui en découle.
Rivka Karplus: L’Église de la Circoncision
À la lumière du livre du cardinal Lustiger La promesse, l’auteur étudie le statut réciproque des juifs et des païens dans la première communauté de Jérusalem. Elle montre ensuite comment, malgré la disparition de cette communauté, l’Église des « païens » ne cesse de trouver sa source dans le don fait à Israël et quel rôle jouent les juifs baptisés, comme successeurs des juifs de la communauté de Jérusalem.
Patrick Desbois : Coresponsables de la promesse
Comment le Don de la Loi fait au Mont Sinaï, reçu différemment dans le peuple juif et l’église catholique, oriente-t-il les uns et les autres pour trouver des réponses aux défis du monde moderne : la sécularisation, la bioéthique, la famille et l’éducation religieuse des jeunes ? Tel est l’objet des rencontres à Brooklyn si inattendues, initiées par le cardinal Lustiger, entre des prêtres, des évêques et archevêques de tous les continents et les grands maîtres de l’orthodoxie juive.
Cardinal Jean-Marie Lustiger: L’oeuvre du Messie
Dernière homélie prononcée par le cardinal émérite à Notre-Dame de Paris, le 17 septembre 2006, jour de ses quatre-vingts ans...
Le temps de la moisson
Jean Duchesne
«Nous n’avons pas affaire à un “retour du religieux” – il n’a jamais disparu! –, mais à un foisonnement de l’idolâtrie païenne, que l’athéisme est bien en peine de convertir, ou plutôt qu’il favorise. Et la vraie question est la nature du “religieux” : s’il n’est pas le service du Dieu vivant, il est fatalement le culte des idoles. Tout homme – le païen comme le juif et aussi le chrétien – est ainsi sans cesse soumis à la tentation idolâtrique et sa vie spirituelle est un combat.» Le choix de Dieu, éditions du Livre de Poche, p. 60.
«Je le sais, je suis une provocation vivante qui oblige à s’interroger sur la figure historique du Messie. J’en porte une parcelle par mon histoire. Cette provocation demeure salutaire pour l’Église. Indépendamment de mon “cas”, indépendamment de ma personne.» Le choix de Dieu, édition du Livre de Poche, p. 507.
Nous commençons seulement à prendre la mesure de ce qu’a laissé le cardinal Lustiger. Cette livraison de Communio ne prétend donc pas offrir un bilan ni une synthèse. Elle vise uniquement à rassembler des témoignages et réflexions d’hommes et de femmes auxquels il a été donné de collaborer avec lui, ou qui ont simplement conscience du renouveau qu’il a mis en oeuvre dans la manière dont eux-mêmes et des foules d’autres assimilent la foi en Jésus le Messie, crucifié et ressuscité.
Rares sont ceux (et celles) qui font découvrir qu’il y a, dans l’Église du Christ, bien plus que ce que l’on s’imagine savoir déjà ou pouvoir accepter sans surprise. L’adhésion croyante ne demande d’ordinaire qu’à être entretenue et confortée. Elle a pourtant non moins besoin – ne serait-ce que pour interpeller ceux qu’elle ne séduit pas – d’être sans cesse reconstruite de fond en comble. C’est la mission des saints, et il doit aller de soi que Dieu en suscite jusque dans la hiérarchie ecclésiastique – ou plutôt qu’il y élève jusqu’aux sommets les hommes qu’il choisit pour être des hérauts. Ce fut le cas de Karol Wojtyla, devenu le pape Jean-Paul II, et sans doute aussi – et solidairement – d’Aron Lustiger, qui prit à son baptême les prénoms de Jean et Marie et fut l’archevêque de Paris. Ce qui le distingue est certes, pour une part capitale, qu’il était né juif et qu’il a soutenu ne pas pouvoir ne plus l’être. C’est une dimension qu’il ne convient toutefois ni de privilégier ni de sous-estimer. Au-delà de l’itinéraire d’un homme qui tint constamment à [...]
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