Une question de miséricorde – La parabole du fils prodigue (Luc 15,11-32)

Thomas SÖDING
La miséricorde - n°243 Janvier - Février 2016 - Page n° 13

Si la parabole de l'enfant prodigue est une des plus connues et des plus commentées des paraboles de Jésus, ce n'est pas seulement à cause de la complexité de l'histoire, de ses rebondissements et de sa fin ouverte à différentes possibilités, mais aussi parce qu’elle décrit en profondeur ce que peut être la miséricorde de Dieu. Elle est, selon l'auteur, comme un condensé de l'Évangile tout entier.

 

La parabole du fils prodigue est une des mieux connues et des plus populaires parmi les paraboles de Jésus. Nombreux sont ceux qui préfèrent l’appeler la « parabole de l’amour du père », ce qui correspond encore mieux au thème de la miséricorde1. Mais cette parabole est-elle si claire ? Si elle l’était, elle n’aurait pas eu un si grand écho – jusque dans la musique2 dans la littérature, dans la peinture, les arts plastiques, au cinéma et à la télévision3, dans les vidéos et sur internet. Elle se trouve aussi bien dans les Confessions de saint Augustin que dans le roman sur le retour du fils prodigue d’André Gide4 et les méditations sur le chemin de la foi de Charles Péguy5. Avant le Grand Carême, l’Église orthodoxe célèbre « le dimanche du fils prodigue ». Elle fait donc partie du trésor de l’Église et de l’héritage culturel mondial ; c’est un chef-d’oeuvre littéraire et un fanal théologique.

1. Questions d’interprétation

Cette parabole éveille toutes les émotions suscitées par la perte d’un enfant, par la misère d’une vie gâchée, mais aussi par le don d’un nouveau commencement. Mais avec la protestation du fils aîné, qui non seulement ne veut pas participer à la fête des retrouvailles, mais remet en question l’amour et la justice du père, elle se construit elle-même un rempart contre les interprétations simplistes. Elle se termine de manière ouverte. Dès la première partie, elle acquiert une tension interne (Luc 15,11-24) par l’imbrication de la culpabilité et du repentir, de la conversion et du pardon, de [...]
 

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1 C'est un texte de référence dans l'encyclique Dives in misericordia du pape Jean-Paul II, « Sur la miséricorde de Dieu », 1980. 

2 Serge Prokofiev composa e n 1928 le ballet « Le Fils prodigue » (op. 46) ; Benjamin Britten, en 1968, l'opéra « The Prodigal Son » ( sur un livret de William Plomer). La musique pop n’a pas non plus oublié la parabole : voir Uwe Böhm – Gerd Buschmann, Ein Gleichnis in der Rockmusik ; Bruce Springsteen « My Father's House » und Lk 15,11-32. Ein rezeptionsästhetischer Versuch, in Zeitschrift für Neues Testament 2 (1999) 53-62. 

3 En 2008-2009, le film „Der Verlorene Sohn“ a été produit en coopération avec la Norddeutscher Rundfunk, et finalement diffusé sur les chaînes publiques de télévision le 22 janvier 2015. Ce film, qui n'a pas de happy end, s'inspire de la menace terroriste islamiste. 

4 André Gide, Le Retour de l’enfant prodigue (1907), Paris, 1951.

5 Charles Péguy, Le Porche du Mystère de la deuxième vertu (1911), in OEuvres poétiques complètes (La Pléiade) Paris 1975.


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