L’identité sexuelle, fait premier ou finalité ?

L'identité sexuelle n'est pas un fait brut, mais aussi une tâche éthique, une construction de la personnalité. Le sens de la différence sexuelle est l'union des deux chairs, qui n'en forment plus qu'une, et qui se donnent dans une communion où l'enfant peut venir s'insérer. Elle se comprend à partir de la vocation de l'homme à être père, et de la femme à être mère.

Introduction : un combat sémantique

La question de l’identité sexuelle ne peut pas se comprendre hors du contexte de plusieurs combats politiques. Les combats féministes et gays, dénonçant les dominations masculine et hétérosexuelle par une étude historique, reposent sur la représentation du sexe comme d’un genre (gender) historiquement et culturellement construit. Au contraire, les théories dites « naturalistes » ou « ontologiques » du sexe et de l’identité apparaissent conservatrices, contraires à toute liberté sexuelle, en figeant son sens. Avec le temps, ce combat politique s’est tourné vers le langage, puisque celui-ci organise nos représentations et l’accès à la signification de l’identité sexuelle. La parution coup sur coup en France, de plusieurs dictionnaires¹ n’est pas l’effet du hasard, mais indique un combat culturel dont le langage est l’enjeu. Le Conseil pontifical pour la famille, ayant une conscience vive de cela depuis la conférence du Caire en 1994, a publié le Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques². [...]